Les militants du FLN n'ont pas raté l'occasion de marquer le 53e anniversaire du 5 Juillet, une date symbolique, pour rendre visite aux monuments de la guerre de libération. Des noms, des figures emblématiques et des sacrifices. Citons cinq révolutionnaires dont une femme, la perle de Djebel Ghezoul, un pur produit de l'ancienne Tihert , une histoire et une bibliothèque ambulante, des témoignages. En 1957, elle décide de ranger son cartable et sa trousse et de quitter les bancs de l'école. Son choix emprunte le chemin du maquis, l'axe qui mène notre combattante à rencontrer un groupe de la Wilaya 7 et deux responsables, feu Houari Boumediene et Abdelaziz Bouteflika, et les héros de la région du Sersou. Aujourd'hui elle cite ceux qui sont tombés au Champ d'honneur et parle des 53 ans d'indépendance. La jeune fille se nomme Firouli Nafissa, un nom qui reste inscrit sur le sol d'une terre sainte, l'Algérie. Nul besoin de son portable ou de sa carte de visite. Personne ne demande au facteur son adresse. Nafissa, un pur produit de l'ancienne Tihert, rejoint le maquis à l'âge de 17 ans avant son arrestation par les soldats français. Nafissa parle en souriant et témoigne avec les larmes aux yeux, elle qui garde beaucoup de secrets. La plus jeune combattante de la région d'Oran rencontre Abdeka le Malien et le colonel Houari Boumediene dans la région d'El Kassla. Après un demi-siècle vint le retour de Bouteflika et demande à son entourage lors d'une campagne: «Donnez-moi des nouvelles , Moudjahida Nafissa Bent Belhamissi est vivante ya shab Tiaret». Cette rencontre coïncide avec la visite d'une forte délégation du FLN de députés, mouhafedh, P/APW, P/APC et son conseil communal, ainsi qu'une poignée de figures de la famille révolutionnaire. Une initiative afin de décorer la Moudjahida à l'occasion du 5 Juillet. Ce qu'attire cette rencontre les grandes retrouvailles et les principes consacrés pour mettre fin à 132 ans de colonisation française en Algérie doivent être un repère pour les jeunes d'aujourd'hui, a estimé Nafissa, avant de raconter les années de braise avec son compagnon Moussaoui Miloud devant les membres de la délégation, à leur tête le jeune Mohamed. Nafissa parle et garde ses secrets toujours souriante : « Les principes de l'intégrité du territoire algérien, son indépendance totale et l'unité de son peuple, les mêmes principes énoncés dans la Déclaration du 1er Novembre 1954 », a-t-elle rappelé. La seconde étape nous a conduit au Capitaine Rabah, l'ennemi numéro un du colonialisme, l'un des dangereux «fellaghas», dénommé le Hanchi alias Boucher. Il nous raconte les jours d'enfer durant cette période où il avait rejoint le maquis à l'age de 20 ans. Cette figure s'engage corps et âme au milieu des déserteurs français sous la houlette de Raid Zoubir. Aujourd'hui il habite l'un des quartiers de l'ancienne Tihert «Louz», devant son petit écran et conserve toujours les secrets bien rangés dans une sacoche et d'un parcours dont certains documents témoignent. L'un des dangereux détenus dans les prisons françaises classé par le colonialisme «Dangereux fellagha catégorie A» . Parmi les commissaires politiques figurent aussi le nom de M'hamed Dahmani, l'un des fils de Maghila, avec un âge avancé de 96 ans garde toujours les cicatrices sur son corps, rejoint les rangs en 1956 avant d'être arrêté avec une poignée de moudjahidine et sera transféré à la prison d'Oran. Derrière les barreaux, il partage les cellules avec les condamnés à mort des différentes régions, ceux de Tiaret et Tiaret-Ville. Tous les regards sont braqués vers cette habitation a proximité de la mosquée El Qods pour rencontrer le corps fragile de l'un des officiers et la modestie des grands, l'homme qui a trahi les Français et a réussi à leur creuser leurs tombes avec leurs propres cuillères. Le fugitif Djazouli Lakhdar, l'un des premiers footballeurs de l'USM Alger avant de rejoindre le WO Boufarif, surnommé la Toupie, un dribbleur et un buteur remarquable. Il marquait des buts incroyables. Un jour, devant son adversaire, il réussit à marquer le but de la victoire en mettant à terre deux défenseurs et le gardien de but , ce qui amena le speaker français à commenter en langue arabe. Cette discipline ne plut pas à Hadj Djazouli qui ne tarda pas à rendre le tablier et à rejoindre les rangs du FLN. Durant cette période, il mène des combats, avant son arrestation. Jugé et condamné à mort, il sera transféré d'une prison à l'autre au jour de l'indépendance. Cette journée organisée par les militants du FLN et le jeune mouhafedh a été clôturée par la visite de l'enfant de Melaab Abbas, Mohamed alias Abdelkrim, membre de la Wilaya 5 , Zone 7, Région, (période 1956-1962 ) une autre figure, une histoire, un parcours d'un condamné à mort... Un après-midi d'un jour de Ramadhan au milieu de ces héros vaut mille fois les séries historiques des bibliothèques mondiales nous racontent ses militants nationalistes engagés dans les rangs du maquis pour deux chemins soit tombés au Champ d'honneur ou en prison. D'autres «historiques» ont connu un destin tragique, torturés, brûlés vifs devant les prisons, à l'image de Hamdani Adda et ses compagnons... Ali Maâchi pendu sur le centenaire de Carlot avec ses deux compagnons Belmastora – Med Djahlane, Raid Zoubir et autres héros parmi eux des femmes. Merci aux organisateurs de cette initiative pour l'histoire et pour les témoignages et rappels de la part de ces figures emblématiques. Rare de les rencontrer sur ces hommes et surtout de nous apprendre comment on les a baptisés maintenant qu'ils sont tous vivants et par cette occasion de rendre hommage aux chouhada. «Ne touche pas à ma patrie l'Algérie !» cria l'un de ces héros...