La section locale de l'ONM de Seddouk a organisé, mercredi dernier, une conférence-témoignage sur les moudjahidate, notamment celles de la Wilaya III, à l'occasion du 8 Mars. Cette rencontre-débat, tenue à la maison de jeunes Berkani-Madjid de Seddouk (W. de Béjaïa), se voulait un hommage à toutes les femmes qui se sont engagées dans la lutte pour la libération du pays. Elle a été animée par Rachid Adjaoud, un ancien officier de l'ALN, un proche collaborateur du colonel Amirouche, chef de la Wilaya III. L'ancien compagnon de Si Amirouche présentera à l'assistance une ancienne combattante de l'ALN qui avait joué un rôle prépondérant durant la guerre de libération nationale. Il s'agit de Zahia Benmehrez, une septuagénaire, originaire de la région de Seddouk, qui avait rejoint l'ALN en 1958. Cette héroïne de la révolution algérienne vit depuis longtemps à Alger, mais dans l'ombre et l'anonymat. “Ne disposant même pas d'un toit dans sa commune natale (Seddouk), notre sœur Zahia a préféré vivre dans la dignité et loin des feux de la rampe. Pour preuve, elle n'a jamais cherché à se médiatiser ou à demander quoi que ce soit", fera-t-il savoir à l'assistance, avant d'ajouter que “Zahia fut recherchée par la police d'Akbou alors qu'elle venait de rejoindre le maquis d'Akfadou où elle a séjourné avec les djounoud du poste de commandement (PC) de la Wilaya III. Si Amirouche avait beaucoup d'estime pour cette moudjahida qui avait réussi à tuer un officier français et à récupérer son arme (MAT-49) au cours d'un violent accrochage avec l'ennemi". Par ailleurs, cet ex-officier de l'ALN a rendu hommage à plusieurs autres femmes courageuses, notamment celles ayant pris les armes pour défendre leur patrie. Il citera, à ce titre, le cas de Nouara de Michelet (actuellement Aïn El-Hammam), cette héroïne, n'ayant pas réussi à convaincre son mari, un harki notoirement connu, de rejoindre le maquis, a choisi de le tuer avec son arme avant de rejoindre les rangs de l'ALN. L'orateur évoquera, en outre, les noms de Malika Benmahrouche, Malika Meziani et Melâaz Mouhoubi, toutes les trois originaires de la région de Seddouk, lesquelles se sont sacrifiées pour leur patrie. Rachid Adjaoud abordera aussi “ces femmes françaises qui se sont rangées du côté du FLN durant la guerre". Raymonde Peschard, Danielle Mine, Labbé Barthez, Nelly Froget... sont autant de noms énumérés par le conférencier. “Native de ex-Saint-Eugène (Bologhine) en 1927, Raymonde était une militante du Parti communiste algérien (PCA), avant de monter au maquis de la Wilaya III sous le pseudonyme de Taous. Elle se retrouvait avec ses compagnons de lutte, à savoir Danielle Mine, Rachid Belhocine, Khellil Amrane, Dr Mustapha Laliane, Nafissa Hamoud et tant d'autres. Elle est tombée au champ d'honneur aux côtés de ses compagnons, en novembre 1957, dans les Bibans, non loin de Bordj Bou-Arréridj. Pour perpétuer son souvenir, une grande rue a été baptisée en son nom dans la ville de Constantine, où elle repose aux côtés de son oncle Edouard", relatera-t-il en substance. K O