Les habitants, visiblement excédés, ont déclenché dernièrement dans la ville de Cherchell et dans plusieurs quartiers environnants une action de protestation face à une grave carence en eau qui dure déjà depuis plusieurs jours. Durant cette saison estivale où la canicule est à son plus haut niveau, voici qu'un autre mécontentement citoyen vient d'être remarqué à l'ouest de la Wilaya de Tipasa. Il a été constaté en effet, que les riverains de la riche agglomération rurale et agricole de Oued Sebt, située à l'est de la municipalité de Gouraya et à environ 40 kilomètres du lieu de la wilaya de Tipasa. En effet c'est dans cette magnifique agglomération prise entre une grande et chatoyante étendue balnéaire ceinturée entre les sites côtiers de Gouraya et de Messelmoun, vient et à juste titre entrer de plein fouet dans la contestation. Certains témoins nous ont signalé la fermeture du tronçon routier de la Route nationale N°11, passant par les cités de Messelmoun et de Gouraya. Ce tronçon routier a été barré à la circulation durant toute la journée d'avant-hier, en bloquant des milliers de conducteurs et de touristes se rendant vers Damous, Lar-hat, Beni Haoua et Gouraya, jusqu'à une heure avancée de la nuit, et qui n'a été dégagée qu'à la suite de l'intervention des forces de la Gendarmerie nationale. Les raisons de cet incident seraient dues, d'après nos sources, à un manque permanent en alimentation en eau potable qui dure depuis plus de quinze jours. Il est utile d'indiquer que le problème de l'alimentation en eau consommable dans la wilaya de Tipasa est délicat, du fait non pas d'un déficit en eau, car la wilaya dispose de 105 millions de m3 d'eau dans le barrage de Boukourdane, de 5 000 m3/j d'eau dans la station de Bouroumi, de 120 000 m3/j dans la station de Fouka et de 35 000 m3 à Mouaz, à Kolea. Cela sans compter la production de 95 000 m3/j des 145 forages et de la station de Bou Ismail, avec le luxe de voir la station de Fouka assurer pour 80% de la consommation en eau potable des wilayas de Tipasa et d'Alger, mais ces problèmes sont dus à d'autres raisons. Ces difficultés seraient dues, selon les éclaircissements fournis par les responsables de Seaal, à la vétusté du réseau de distribution. Sur un autre registre, la station de dessalement de l'eau de mer de Oued Sebt, d'une capacité initiale de 100 000 mètres cubes par jour, est attendue pour sa mise en service en décembre 2011, soit 24 mois après la prévision de son lancement en 2009 et qui fut un projet mort-né dans le cadre d'un programme de dessalement de l'eau de mer en souffrance durant plusieurs années, nonobstant la mobilisation d'un financement de 115 millions de dollars US. Cette station était prévue aussi pour être construite sur six hectares sur le site balnéaire de la féerique plage de Oued Sebt, devait être réalisée dans un délai de 24 mois avec mise en service initiale en 2010. Mais cela fut hélas retardé à nouveau jusqu'en décembre 2011 à la suite d'un glissement des délais énigmatique. Ce projet de la station de dessalement de Oued Sebt vient tant bien que mal être nouvellement remis sur la table pour sa réactivation mais avec un volume de production à la baisse de 5 000 m3/jour au lieu de 100 000 m3/j primitivement attendu. C'est le résultat d'un projet qui a ingéré des sommes faramineuses au préjudice de l'Algérie après la défection du partenaire anglais.
