Il a suffi au ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière d'organiser des inspections inopinées pour aboutir, dans la seule wilaya d'Alger- censée être proche des organes de contrôle-, à 20 décisions de fermeture à l'encontre d'établissements privés de santé. Les inspecteurs sont tombés sur un «paquet » d'infractions dont les principales sont l'extension des activités sans autorisation et la transformation des structures sans respect des normes parallèlement à l'absentéisme des pharmaciens, le remplacement sans autorisation, la non-déclaration du personnel et l'emploi de praticiens médicaux sans autorisation. On comprend, d'après les termes du communiqué du ministère de la Santé qui a donné cette information, que les cliniques privées fermées travaillaient comme bon semblait à leurs gestionnaires sans aucun égard pour la loi ni la réglementation. Tout le monde a entendu parler, si ce n'est constaté directement, de l'utilisation par le secteur privé des moyens humains et matériels jusqu'à l'équipement des établissements publics. On a même cité le cas de praticiens qui, à partir de l'hôpital public où ils font les consultations, orientent les patients vers des établissements privés où ils exercent en parallèle. Evidemment, toute cette magouille n'est pas motivée par l'amélioration des prestations de santé offertes aux malades mais par l'appât du gain facile. Les établissements de santé sanctionnés (2 établissements hospitaliers privés, 1 centre de procréation médicale, 5 centres de diagnostic et 12 cabinets de spécialistes) nageaient en plein dans l'informel, comme n'importe quel vendeur de marchandises non conformes ramenées par le trabendo à travers les frontières et exposées à même le trottoir aux clients imprudents et peu regardants sur la qualité. D'ailleurs, on apprend que des médicaments présentant d'importants risques pour la santé publique, car pouvant être cancérigènes, importés frauduleusement de Tunisie pour être commercialisés à El-Tarf, ont été saisis. Il y a eu également des mises en demeure, des avertissements et des convocations des directeurs techniques concernés pour notamment 12 établissements hospitaliers privés, 2 centres de procréation médicale, 5 centres de diagnostic, 19 cabinets de spécialistes et 7 centres d'hémodialyse. Le ministère de la Santé a ajouté que 10 blâmes avaient été inscrits au dossier pour 10 cabinets de spécialistes. Par ailleurs, sur 122 officines pharmaceutiques inspectées, 98 avertissements ont été donnés pour absence irrégulière du pharmacien titulaire d'officine qui sont tous convoqués. Ce bilan n'en est qu'à son début, le ministère de la Santé promet que le bilan complet de cette opération, «wilaya par wilaya, sera rendu public au fur et à mesure de la finalisation des décisions».