Si le festival et depuis sa naissance a été parrainé par le maestro Kamel Hammadi, aujourd'hui, c'est un juste hommage qui lui est rendu à celui qu'on peut qualifier d'homme légendaire. De son vrai nom Larbi Zeggane, poète, parolier compositeur, il en a produit plus de 2 milles œuvres et fait chanter autant d'artistes depuis El hadj M'hamed El Anka, H'nifa, Aït Menguelat et sa parole est encore là avec l'arrivée de nouvelles générations, d'interprètes. L'hommage n'est que juste et mérité à plus d'un titre à un maître ciseleur qui a écrit « ami azizen » au cardinal alors qu'il n'avait que 18 ans et qui chante encore à 7 ans. Le festival qui va autant que les précédents enflammer la scène kabyle par un défilé choyant autant des anciens que d'artistes en herbe est une station du festival amazigh de Tamanrasset. Il regroupe tous les lauréats de 10 wilayas dont 3 seront primés et admis. Il se déroulera du 9 au 14 août à la maison de la culture et le TRB et visitera également 10 autres communes. A son ouverture, il y eut la projection d'un film sur Kamel Hammadi, prise de parole du représentant du ministère, le wali et le commissaire du festival et un gala animé par Rahima et Terki Ghilas second prix de Alhan wa chabab. Chaque journée sera réservée au passage en scène de groupe des wilayas et rehaussé en soirée par des artistes de talent à l'image d'Igman, Iguercha, K.Byl Groove, Nesrine, Ouali frères, Djemaï rehaussé par M. Bendamache, la thématique choisie pour l'édition est « cena takbaylit assa » (la chanson kabyle aujourd'hui). Choix peu fortuit eu égard au parcours de la chanson kabyle et ses ténors El hasnaoui, Farid Ali, Allaoua Zerouki, Cherifa, Arab Ouzellag, Youcef Abdjaoui, H'nifa, mais aussi à son niveau actuel avec notamment Idir, Takfarinas et toute une pléiade de jeunes chanteurs qui sont le produit du festival. Un festival qui se poursuivra en décembre prochain à Tamanrasset pour les lauréats. Kamel Hammadi : «Sans Slimane Azem, je n'aurai pas été artiste» Slimane Azem est un grand artiste, un artiste unique en son genre sans lui aujourd'hui je ne serais pas artiste et beaucoup d'autres ne le seraient pas. C'est les déclarations de celui à qui la 8e édition du FCMCK et toutes les précédentes du reste en ont fait parrain à juste titre et à qui un hommage est rendu à travers cette édition. «Lorsque j'ai entendu son chant, j'ai aimé la langue kabyle et suivi son itinéraire pour devenir artiste, lui qui était voué à être tailleur comme son père. Il le fût du reste pas pour le tissu mais pour des mots. « Depuis que j'ai entendu à parler de lui grâce à mon oncle qui habitait le même quartier que lui. Je le suivais, contemplais ses gestes, je suivais tous ses galas, jusqu'à devenir son ami ». quand il fait l'éloge de Da Slimane, son père spirituel, il l'évoque avec tendresse, respect, admiration totale. Il dira qu'il a été le premier à chanter l'amour du pays, à narguer le colonisateur et à déclarer ses positions politiques. Il était le meilleur de tous avouera-t-il, notamment sur le plan humain dont il garde son sourire éternel, son calme légendaire et une forte modestie.