Une étude de scénographie est en préparation pour mettre en place les conditions techniques nécessaires à la réouverture du musée national du Bardo d'Alger, où est exposé ce qui serait le squelette de Tin- Hinan, a indiqué une source responsable. Cette étude est nécessaire, selon le conservateur du patrimoine auprès du musée Abdellali Touil, «afin que toutes les pièces archéologiques puissent retrouver leur place qu'elles ont dû quitter suite à une opération de restauration qui a duré quatre longues années». M. Abdellali Touil a expliqué à l'APS que des négociations sont en cours pour désigner un bureau d'études algérien «afin d'élaborer l'étude de scénographie», ce qui permettra la réouverture de toutes les salles qui accueilleront à nouveau le public, même si aucune date n'est avancée pour cette réouverture. Le musée national du Bardo compte bien conserver son statut de lieu culturel et touristique et il continue d'ailleurs d'accueillir quotidiennement une centaine de visiteurs férus d'histoire. Même si les expositions permanentes n'ont pas encore repris étant donné que les oeuvres archéologiques sont entreposées dans les réserves, il y a tout de même des expositions provisoires qui s'y tiennent régulièrement. Actuellement, trois expositions gratuites sont organisées sur différents thèmes. Il y a d'abord un artiste qui expose ses tableaux dont certains traitent de l'architecture du palais Bardo alors que les deux autres sont consacrées aux perles d'Afrique et au tissage algérien dont certaines pièces proviennent de la collection du musée. Le conservateur du patrimoine du musée du Bardo, qui est aussi en charge du département animation et documentation de ce musée national, a souligné que de nouvelles pièces ethnographiques sont régulièrement acquises suite à des fouilles organisées par des universitaires. Tin-Hinan, toujours là Le musée de préhistoire et d'ethnographie abrite plusieurs collections datant du néolithique et du paléolithique, avec des objets provenant de fouilles effectuées en Algérie, de dons privés ou d'achats même auprès d'antiquaires. Il en est jusqu'au chantier de l'autoroute est-ouest qui a mis au jour de nombreuses pièces archéologiques, ainsi que le métro d'Alger comme en témoignent les fouilles opérées à Alger à la place des Martyrs. Le musée abrite des pièces archéologiques et ethnographiques comme des pierres ou des os, des peintures et des gravures rupestres, des bijoux, des vêtements, des poteries et même des crânes humains ou encore le squelette de Tin-Hinan que le visiteur pourra bientôt admirer à nouveau. Même le bâtiment abritant le musée situé à la rue Franklin Roosevelt, à proximité du palais du Peuple, est classé monument historique depuis 1985 car cette adresse connue des Algériens et des visiteurs étrangers, était autrefois une villa cossue durant la Régence d'Alger, avant de devenir un musée en 1930. En cette période estivale, il y a un grand nombre d'émigrés et de touristes nationaux et étrangers, qui visitent le musée. L'entrée est gratuite alors que le prix d'entrée aux autres musées d'Alger est de 200 DA. Le reste de l'année, il y a également des associations et des groupes scolaires qui organisent des sorties en ce lieu historique qui était ouvert même la nuit lors du dernier ramadhan. Durant 20 jours lors du dernier ramadhan, 11 000 ont visité ce musée, alors qu'il a draîné 20 000 visiteurs au ramadhan de 2014, selon le conservateur. Et puis, le « Bardo va également à la rencontre du public », ajoute t-il, avant d'annoncer que la troisième édition du «'le musée dans la rue» aura lieu à la Grande poste à Alger du 25 au 29 août prochain. « Avant la fin de l'année, il y a aussi un projet d'exposition sur la préhistoire et les dernières fouilles (organisées) en Algérie avec la collaboration des chercheurs de l'institut d'archéologie de Zéralda », indique encore le conservateur du patrimoine du Bardo.