L'Algérie et le Mali sont en «convergence totale» de positions et d'analyses politiques sur les principales questions d'intérêt commun et ont réitéré leur engagement à œuvrer pour le renforcement de leurs relations bilatérales, selon le communiqué conjoint rendu public hier, à l'issue de la visite de travail et d'amitié en Algérie du président malien, Ibrahim Boubakar Keita. Cela concerne, notamment, l'urgence soulignée par le président Bouteflika auprès de son homologue malien, de l'implication des parties maliennes, gouvernement et mouvements du Nord, dans la mise en œuvre «fidèle et intégrale» des dispositions de l'accord de paix et de réconciliation au Mali, en vue d'un retour durable à la paix. Le chef de l'Etat a réitéré à son homologue malien «la disponibilité de l'Algérie à accompagner le Mali frère à consolider la sécurité et la stabilité dans le cadre de l'intégrité territoriale et de l'unité du Mali à travers le parachèvement d'une réconciliation nationale», indique le même communiqué. C'est un prolongement naturel de la médiation internationale, sous la conduite de l'Algérie, qui a conduit à un règlement global de la crise malienne. Outre les entretiens entre les deux chefs d'Etat, des entretiens bilatéraux ont eu lieu entre de hauts responsables des deux pays, en marge de cette visite. Donc, entre l'Algérie et le Mali, tout baigne, comme on dit, et c'est tant mieux ; le bon voisinage est avantageux, surtout dans le contexte régional actuel, et, entre nos deux pays, il est solidement fondé sur une longue tradition de fraternité, de solidarité et de coopération. Pour l'heure, le ciment de ces relations privilégiées est constitué par l'accord de paix et de réconciliation au Mali, signé le 20 mai 2015 à Bamako, grâce à la médiation de l'Algérie qui a réussi à réunir et, en cinq rounds de négociation, à rapprocher les points de vues des différentes parties en conflit. On sait que, dans les pires circonstances, y compris quand le climat sécuritaire dans la région semblait ne pas être propice au dialogue intermalien, l'Algérie n'a jamais cessé de réaffirmer sa détermination à continuer d'agir pour la consolidation des liens de fraternité entre toutes les composantes de la société malienne. L'Algérie a toujours été convaincue que la solution au problème créé par la crise au Nord-Mali est liée à la réalisation de la réconciliation entre les protagonistes maliens, eux-mêmes afin qu'ils créent les conditions d'un retour définitif de la paix et la stabilité dans leur pays. Mais le véritable socle de la paix, les deux pays en conviennent, c'est le développement qui cristallise, en même temps, les dividendes de la paix de façon immédiatement palpable, comme l'a souligné le président malien : «Le terrorisme et l'incompréhension se nourrissent beaucoup de l'amertume, à l'aune du sous-développement et du dénuement.» La coopération bilatérale algéro-malienne s'oriente prioritairement vers les objectifs du développement économique et social notamment des régions du nord du Mali et des zones frontalières des deux pays. Cette coopération est mue par la volonté commune des deux pays d'aller de l'avant sur cette voie. La preuve en est ce comité bilatéral installé par les deux pays pour suivre la mise en œuvre des décisions liées au règlement pacifique du conflit du nord du Mali.