L'Algérie accueille le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, pour une visite de travail et d'amitié du 30 août au 1er septembre 2015, à l'invitation du président Bouteflika. Le communiqué de la présidence de la République qui a annoncé cet événement souligne que «cette visite confortera une longue tradition de fraternité, de solidarité, de coopération et de bon voisinage, qui existe entre l'Algérie et le Mali». Les questions régionales et internationales seront le principal centre d'intérêt dans les entretiens qu'auront à cette occasion les deux chefs d'Etat. Les échanges de vues porteront particulièrement sur «la mise en œuvre de l'Accord d'Alger pour la paix et la réconciliation au Mali et au bénéfice de ses voisins ainsi que de la sécurité dans la sous région », selon la même source. Le rôle régional de l'Algérie a été mis en évidence par la médiation internationale réussie dont elle a été le chef de file et qui a abouti à un accord de paix et de réconciliation au Mali conclu après cinq rounds de dialogue, engagé en juillet 2014. Le règlement de la crise malienne est perçu comme la possibilité à la fois de rétablir la paix, la sécurité et donc la stabilité au Nord-Mali, après une période difficile marquée par plusieurs troubles, et également de lutter plus efficacement contre le terrorisme et ses connexions dans le crime organisé transfrontalier dans toute la zone sahélo-saharienne. C'est un véritable exploit diplomatique qu'a réalisé notre pays en amenant toutes les parties maliennes à s'engager à mettre en œuvre cet accord de paix signé et à adhérer au processus de réconciliation. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keita, avait, lui-même, au lendemain de la signature de cet accord, fait part de l'engagement de son pays à déployer toute son énergie pour le retour de la paix et de la stabilité «afin que le monde retienne que l'Algérie n'a pas œuvré en vain». «Nous ferons tout pour réussir en vue du rétablissement de la paix, de la stabilité et de la prospérité au Mali et que le monde et l'histoire retiennent que l'Algérie n'a pas œuvré en vain», avait-il souligné. Cette démarche est la seule à même de conduire à asseoir définitivement la paix au Nord du Mali et aider à amorcer le développement économique et social qui est la condition sine qua non d'une stabilité durable afin d'améliorer les conditions de vie de la population, et la reconstruction de la confiance mutuelle au sein de la population malienne. La contribution décisive dans le règlement de cette crise a été pour beaucoup dans le développement sans précédent qu'on connu les relations algéro-maliennes. C'est ce qui a fait dire au président malien, que les deux pays «ont un avenir de coopération très brillant, stratégique, tourné vers la stabilité et le développement, à l'image de ses deux peuples qui veulent la paix». En de multiples occasions, l'Algérie et le Mali ont affiché leur volonté commune d'aller de l'avant sur la voie du développement et de la diversification de leur coopération bilatérale, appelée à être renforcée par la mise en place de nouveaux mécanismes, à travers la création d'un comité bilatéral chargé de suivre la mise en œuvre des décisions liées au règlement pacifique du conflit du nord du Mali. La coopération militaire, sécuritaire et la lutte contre le terrorisme et le trafic sont également des dimensions qui ont été sérieusement pris en considération. Enfin, aspect non moins important de cette coopération : le développement économique et social des régions du nord du Mali et des zones frontalières des deux pays bénéficie d'une attention particulière qui se traduit par la mise en place d'un «programme spécial» comportant un dispositif d'appui humanitaire au bénéfice notamment des populations affectées des régions des deux pays.