L'antenne allemande du réseau social Facebook a promis lundi «de nouvelles mesures» pour lutter contre les propos racistes sur ses pages, qui prolifèrent sur fond de crise des migrants au point que le gouvernement allemand s'en mêle. Dans un communiqué diffusé avant une rencontre mardi après-midi entre la direction de l'entreprise et le ministre de la Justice Heiko Maas, Facebook Allemagne a annoncé «trois nouvelles mesures pour faire face au racisme sur la plate-forme», entre autres un partenariat avec une organisation qui contrôle les contenus. M . Maas a instamment appelé Facebook ces derniers jours à «en faire plus pour que son réseau ne devienne pas une cour de récréation pour l'extrême-droite». Il plaide notamment pour que les commentaires racistes et haineux soient effacés des pages Facebook dès leur publication. Le groupe américain rappelle dans son communiqué qu'il fait disparaître «les tirades haineuses contre certains groupes protégés et les appels à la violence», mais selon Berlin, Facebook ne réagit pas assez promptement, et trop de posts passent entre les mailles du filet. L'arrivée en Allemagne de dizaines de milliers de candidats à l'asile ces dernières semaines s'accompagne, outre de touchantes manifestations de solidarité, d'une augmentation des commentaires haineux sur internet. Katrin Göring-Eckardt, figure de proue du parti Vert (opposition), très engagée en faveur des réfugiés, a mis en ligne vendredi une vidéo dans laquelle elle lit certains des messages qui lui ont été adressés sur les réseaux sociaux, commentaires insultants, injonctions à quitter le pays et menaces. «C'est de la pourriture, cela doit partir à la poubelle», déclare Mme Göring-Eckardt dans sa vidéo. Et de lancer à l'intention de Facebook: «faites en sorte que ces messages disparaissent». En signe de bonne volonté le groupe s'engage à devenir membre d'un réseau de contrôle des contenus sur internet. Celui-ci, baptisé FSM, incite les internautes à signaler les contenus inappropriés, et emploie des experts de germanophones qui filtrent les commentaires sur les sites de médias. Facebook promet également la constitution d'un groupe de travail sur le sujet, avec des ONG et initiatives citoyennes. Enfin la société a annoncé une «large campagne» pour promouvoir le «counter speech», à savoir la réponse aux messages de haine par des raisonnements argumentés. Facebook veut «soutenir les organisations (qui s'engagent contre le racisme) pour qu'elles utilisent le réseau encore mieux» pour faire passer leur message.