Les corps de huit touristes mexicains tués dans le désert occidental égyptien lors d'une attaque aérienne menée par l'armée égyptienne le 13 septembre dernier vont être rapatriés aujourd'hui, ont déclaré des responsables aéroportuaires lundi dernier . Pendant l'attaque, les quatre accompagnateurs égyptiens sont morts et six autres touristes ont aussi été blessés. Les douze personnes ont été tuées par une « attaque aérienne avec des bombes lancées d'un avion et des hélicoptères », à environ 250 kilomètres au sud-ouest du Caire, a dit la ministre mexicaine des affaires étrangères Claudia Ruiz Massieu. Se fondant sur les témoignages des survivants – rapatriés vendredi dernier –, elle a précisé que les touristes avaient été frappés alors qu'ils s'étaient arrêtés pour déjeuner sur leur trajet vers l'oasis de Bahariya. Touristes ciblés «par erreur» Selon une touriste blessée, Calderon Gallegos, interrogée par le quotidien El Universal et dont le mari a péri dans l'attaque, le bombardement aurait duré trois heures. Les forces de sécurité en Egypte ont assuré avoir pris pour cibles leurs véhicules « par erreur » en pourchassant des djihadistes et affirmé que le convoi se trouvait dans une zone interdite aux touristes. L'attaque a provoqué l'ire du gouvernement mexicain, qui a demandé jeudi dernier des compensations financières à l'Egypte pour les victimes et leur famille et exigé une « enquête exhaustive et transparente ». Sans exprimer d'excuses, le chef de la diplomatie a évoqué la semaine dernière une « enquête en cours ». Insistant sur le fait que les touristes ne voyageaient pas en bus et dans une « zone interdite », Sameh Choukry a regretté « que certains exploitent ce tragique événement pour accuser les forces de sécurité égyptiennes de ne pas avoir de règles d'engagement strictes et d'agir sans discrimination ». En attendant les conclusions de l'enquête, l'Egypte a interdit mercredi dernier la publication de toute information sur le sujet, que ce soit dans les médias domestiques ou étrangers. Seuls les communiqués provenant du procureur général pouvant être relayés. Zone déconseillée aux ressortissants étrangers De nombreux pays occidentaux déconseillent fortement depuis des mois à leurs ressortissants de se rendre dans le désert occidental, dont les oasis sont très prisées par les touristes, en particulier depuis qu'un Américain y a été tué en août 2014 et un Croate travaillant pour une compagnie française enlevé en juillet dernier. En Egypte, des groupes djihadistes revendiquent des attentats qui ont tué des centaines de policiers et soldats depuis que l'armée a destitué le président islamiste élu Mohamed Morsi en juillet 2013 et que le nouveau pouvoir réprime implacablement ses partisans. Les Mexicains sont dorénavant invités à « reconsidérer ou annuler » tout voyage en Egypte, du fait de « l'instabilité sociale et politique » qui y règne, et devant « de possibles attaques terroristes ou actions des forces de l'ordre» pour s'y opposer.