Dans la démarche du gouvernement pour aller vers la diversification de l'économie nationale et la rendre moins dépendante du marché international des hydrocarbures qui constituent pour le moment, la plus importante, voire quasiment l'unique source de recettes financières extérieures, le secteur du tourisme a toujours été présenté comme un domaine majeur de l'alternative. L'exemple d'autres pays, et particulièrement dans notre voisinage méditerranéen, est cité à l'appui pour démontrer ce que peut rapporter le tourisme comme devises à un pays. L'alarme déclenchée depuis une année, à propos de la baisse drastique des recettes financières extérieures et son impact sur les moyens du pays de faire face aux dépenses liées aux multiples besoins de la population et en matière de développement, aussi, a remis en force dans l'actualité, l'exigence de la diversification de l'économie nationale. Dans cette perspective, le ministère de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat vient de lancer la mise en œuvre des mesures incitatives en faveur des investisseurs touristiques retenus lors de la rencontre, en août dernier, entre le Premier ministre et les walis. D'après les indications d'un responsable au ministère, Zoubir Mohamed Sofiane, qui est directeur d'évaluation et de soutien des projets touristiques et qui s'est confié à l'APS, ces nouvelles mesures visent à «aplanir les entraves administratives et bureaucratiques au profit des investisseurs à travers l'allégement du dossier d'investissement et la célérité dans le traitement du dossier par l'utilisation des nouvelles technologies». Il fait savoir que « les dossiers des projets d'investissement seront désormais traités dans un délai d'une semaine. Les investisseurs retenus seront informés par e-mail, après approbation de leurs dossiers par la commission nationale». L'investisseur a pour obligation de respecter «les conditions d'investissement, le cahier des charges et les procédures à suivre pour la réalisation des projets d'investissement notamment touristique», a-t-il précisé. Les directeurs de wilaya du tourisme ont été instruits par l'administration centrale pour une mise en œuvre sérieuse de ces mesures. Le traitement des dossiers d'investissement doit se faire avec la célérité voulue et tous les moyens techniques doivent être réunis pour que les choses ne traînent pas. Ce sont donc des instructions très fermes qui ont été données et qui doivent être appliquées de façon décentralisée par les responsables locaux en charge de la question des investissements touristiques. En principe, l'assiette foncière destinée à la réalisation de projets d'investissement ne constitue plus un écueil. M. Sofiane a rappelé les nouvelles mesures prévues dans la loi de finances complémentaire (LFC) 2015 relatives à l'identification des sites destinés à la réalisation de projets d'investissement. L'article 48 de la LFC 2015 définit les conditions et les modalités de concession des terrains relevant du domaine privé de l'Etat destinés à la réalisation de projets d'investissement et prévoit également «des mesures incitatives en faveur des investisseurs, pour l'obtention de terrains à l'intérieur ou à l'extérieur des zones d'expansion touristique (ZET), à travers la cession ou le crédit bonifié». Dans ce nouveau schéma, le wali jouit de toutes les prérogatives et travaille en collaboration avec les directeurs chargés de l'examen des dossiers d'investissement, pour identifier les sites de réalisation des projets d'investissement notamment touristique». L'octroi du foncier touristique aux investisseurs s'effectue selon un cahier des charges défini qui prévoit que le projet doit prendre en compte les spécificités touristiques de chaque région», a-t-il affirmé. Le secteur du tourisme est «l'un des principaux secteurs du Schéma national d'aménagement du territoire (Snat 2030), parmi 21 autres secteurs», a-t-il dit, ajoutant qu'il compte «parmi les cinq secteurs vitaux générateurs de richesse aux côtés de l'agriculture, de l'industrie, des services et de la science. M. Sofiane a évalué le nombre de projets touristiques agréés par le ministère de tutelle à plus de 1 000 projets d'une capacité d'accueil de 123 000 lits devant créer plus de 50 000 postes d'emploi, avec une enveloppe dépassant les 420 milliards de dinars. L'Algérie compte 205 ZET, a indiqué le responsable, soulignant qu'une vingtaine de ces zones ont bénéficié de plans d'aménagement, tandis que les 185 autres sont en cours d'examen». Il a insisté sur «l'utilisation rationnelle du foncier», à travers la réalisation de projets et d'infrastructures touristiques et hôtelières, conformément aux normes internationales en vue de remédier au déficit relevé en matière d'hébergement et de promouvoir le tourisme interne».