Il fallait s'y attendre. Ce n'est une surprise pour personne. Benzema quitte les Bleus pas pour une période déterminée mais plutôt pour une absence qui serait indéterminée. Il y a certainement ceux qui se frottent les mains. Une occasion rêvée, celle de le voir quitter cette équipe dont il a été le réalisateur de 27 buts en 81 sélections. Une des pires sanctions qui lui ferme à six mois seulement les frontières de l'Euro-2016. Il y a aussi ceux qui ne le clament pas ouvertement, un éloignement des Bleus qui tombe à point nommé notamment après ce qui s'est passé dans ce pays qui reste encoure sous la menace terroriste. C'est le président de la FFF qui confirme cette séparation de Benzema de l'équipe de France. Karim Benzema «n'est plus sélectionnable, jusqu'à ce qu'il y ait du nouveau dans ce dossier, c'est une décision que j'ai prise en tant que président de la fédération», déclare Le Graët devant la presse. Mais pour que l'ex-Lyonnais revienne en équipe de France, il faudrait «que la juge décide que Valbuena et lui redeviennent copains, mais seulement après qu'elle ait décidé de les confronter». Pourtant, dit-on du côté des médias, «Noël Le Graët attendrait avec impatience que le dossier se dégonfle». Pour rassurer son monde, comme si l'équipe De fiance allait boiter, il dira «je vous affirme que le football français se porte bien». Noël Le Graët n'a certainement pas voulu faire de l'affaire Benzema, une généralité concernant la vie et les intérêts de la FFF. Il s'est vu quelque part dans l'obligation de prendre cette décision pour sauver la face particulièrement et éviter de mauvais commentaires en cette période d'élections régionales. « Mais le président n'a visiblement pas eu d'autre choix que de mettre de côté le joueur du Real Madrid», reconnaissait un confrère de la presse spécialisée. Voulant certainement se montrer en bon père de famille, le président de la FFF en fin artiste dira, «c'est un mec bien». Et d'ajouter avec une mine d'un enfant triste «il est né dans un quartier difficile et ses copains n'ont pas beaucoup évolué», estime-t-il. Noël Le Graët se dit «malheureux» de cette situation. «Je suis persuadé qu'il est pris par quelque chose qui le dépasse». Noël Le Graët souhaite que le juge aille un peu plus vite dans ce dossier qu'il n'a pas eu en main dans son intégralité. «Mathieu Valbuena, c'est la victime. Karim Benzema est un type bien, totalement irréprochable au Real Madrid, qui n'a pas une communication extraordinaire. Prendre des sanctions, ce n'est jamais ma tasse de thé, mais en tant que président de la fédération, je ne peux rester insensible aux écoutes téléphoniques, qui sont parues dans les journaux dans cette affaire», explique le patron du foot français. Dans son intervention, il glisse sur une phrase qui explique tout : «Quant à Mathieu Valbuena, il est sélectionnable. Vous m'avez tous bien compris», lancera-t-il. Pour ceux qui avaient la tête ailleurs, il répètera «Valbuena était la ‘‘victime'' dans cette affaire». «Sur le dernier rassemblement, Deschamps ne l'a pas pris parce que c'était en pleine tourmente. Il n'y a aucun problème pour Valbuena», a expliqué le président de la FFF. «Valbuena n'a rien fait. Il n'est coupable de rien. Au moment où il a su qu'il avait une affaire qui le concernait, il a bien fait de porter plainte». «Il y a des coups durs dans les familles en amitié. Il faut savoir pardonner quand on peut. Je ne dis pas que demain matin, ils vont aller jouer aux boules, je pense qu'ils vont trouver la qualité intellectuelle pour bavarder». Il faut enfin retenir qu'il est reproché à Karim «complicité de tentative de chantage et participation à une association de malfaiteurs», ces faits sont passibles de cinq ans de prison. «Le contrôle judiciaire imposé à Benzema, lui empêche d'entrer en relation avec Valbuena. Qu'est-ce qu'on lui demande ? Il joue bien au foot, il est bien dans sa peau, irréprochable à Madrid. J'ai un cœur, sanctionner n'a jamais été ma tasse de thé. Cette affaire est compliquée car pas aboutie, elle est en cours d'instruction. Comme partie civile, on ne l'est pas complètement. La juge n'a pas souhaité nous confier le dossier. Mais la FFF ne peut pas être insensible aux écoutes traduites dans vos journaux.» Enfin, les Français ne voudraient pas réanimer le fait de tomber dans le même scénario des joueurs français qui avaient refusé de descendre du bus à Knysna, en Afrique du Sud, pour eux y compris pour le sommet pas question qu'une nouvelle affaire vienne ternir l'image des Bleus lors de l'Euro-2016.