Meziane Mohamed, ex-président-directeur général du groupe Sonatrach (PDG), poursuivi pour son implication dans l'affaire «Sonatrach 1» a été condamné hier par le tribunal criminel d'Alger à 5 ans de réclusion criminelle avec sursis. Meziane Mohamed a été également condamné à deux millions de DA d'amende. Le représentant du parquet général avait, dans son réquisitoire, requis une peine de 15 ans de réclusion criminelle assortie d'une amende de trois millions de DA. Le procès de l'affaire dite «Sonatrach 1», dans laquelle sont impliquées 19 personnes morales et physiques, a connu son dénouement hier après-midi, avec l'annonce du verdict par le tribunal criminel d'Alger. Les 19 accusés ont entendu le président du tribunal criminel, Mohamed Reggad, lire 150 questions relatives aux chefs d'inculpation retenus contre eux, dont, notamment, «commandement et organisation d'une association de malfaiteurs, trafic d'influence, corruption, passation de marchés publics contraires à la législation et aux règlements en cours, dilapidation de deniers publics, blanchiment d'argent, octroi d'avantages injustifiés au profit d'autrui et augmentation des prix lors de la passation des marchés». Après la lecture des 150 questions, le juge Reggad statuera sur le sort des 19 accusés, en prononçant les sentences. Le tribunal criminel va également statuer sur l'action civile relative aux demandes de dédommagement matériel et moral des parties civiles qui sont le groupe Sonatrach et le trésor public. Les accusés ont tenu à saluer, les conditions ayant entouré le procès et le «bon» traitement qui leur a été réservé par le président du tribunal, en leur donnant la parole et en leur octroyant toutes les facilitations qui leur ont permis de se défendre. Ainsi, 43 avocats se sont succédé à la barre pour défendre leurs mandants, estimant que «l'histoire se souviendra de ce procès». Les dernières plaidoiries se sont tenues mercredi dernier avec l'intervention des avocats de l'un des principaux accusés dans cette affaire, Belkacem Boumediene (PDG adjoint chargé de l'activité amont). La défense a plaidé l'acquittement et la réhabilitation de son client, estimant que «toutes les charges de gestion» qu'il a assumées dans le cadre des marchés, objet du procès, comptaient au titre des «missions qui lui ont été assignées et qu'il agissait sous les ordres du PDG de Sonatrach et du ministre de l'Energie et des mines de l'époque». Des peines de prison d'une année à 15 ans avaient été requises par le représentant du ministère public contre 15 accusés et une amende de cinq millions de dinars contre quatre entreprises. Le procès s'est tenu en présence de l'ensemble des collectifs de défense des 15 personnes et quatre sociétés impliquées dans cette affaire, ainsi que 110 témoins (deux témoins étant décédés) cités dans l'arrêt de renvoi. Selon l'arrêt de renvoi, il s'agit de «trois gros marchés douteux» conclus entre le groupe Sonatrach et les sociétés impliquées dans l'affaire. Il s'agit des projets d'acquisition d'équipements de télésurveillance et de protection électronique des complexes du groupe pétrolier à travers le pays, du gazoduc devant relier l'Algérie à l'Italie (Sardaigne) et du projet de réhabilitation de l'ancien siège du Groupe Sonatrach (rue Ahmed Gharmoul Alger).