Les joueurs de la sélection algérienne masculine de handball ont «tout donné» lors de la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2016) disputée au Caire, a jugé mardi l'ancien international des Verts Hammou-Salim Nedjel, estimant que la Fédération algérienne (FAHB) devait assumer «pleinement» la responsabilité de l'échec. Championne d'Afrique-2014, l'Algérie a perdu son trophée et même le dernier billet qualificatif pour le Mondial-2017 en France après l'amère défaite en match de classement pour la 3e place face à l'Angola (25-19). «J'ai beaucoup apprécié l'engagement, la volonté et l'envie de réussir quelque chose chez nos joueurs qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes, mais malheureusement, ils n'avaient pas les moyens physiques et le volume de jeu nécessaire pour rivaliser avec les meilleurs», a déclaré à l'APS Nedjel. Le premier tour s'est soldé par quatre victoires des Verts face au Cameroun, au Nigeria, au Gabon et au Maroc, contre une défaite en ouverture du tournoi devant l'Egypte. En quarts de finale, l'Algérie a battu la RD Congo avant de se faire éliminer dans le dernier carré par la Tunisie. «L'enchaînement des matches a montré la li mite des capacités physiques et même de la cohésion de notre équipe. Le hasard et la chance n'ont plus trop de place dans le sport moderne. Nous avons payé les frais d'une (non-préparation) et la Fédération qui n'a aucune stratégie claire doit assumer seule cet échec qui a fait vraiment mal aux amoureux de la petite balle», a dit l'ex-arrière droit du MC Oran (43 ans). «Changement radical» pour sauver le handball algérien D'autre part, Nedjel qui a participé avec les Verts à cinq Mondiaux, a salué le «courage» du sélectionneur national Salah Bouchekriou qui a «osé» prendre le risque d'accepter de driver l'équipe à trois mois du début de la compétition. «Bouchekriou a tout simplement répondu à l'appel de l'Algérie en acceptant une mission qualifiée de suicidaire par certains. Il n'a pas eu assez de temps pour monter une équipe compétitive, mais il a quand même tenté de réussir son coup», a enchaîné l'entraîneur au centre de formation du Paris Saint-Germain (France) et consultant de la chaîne beIN Sports. L'ancien international algérien a appelé à procéder à un «changement radical» au niveau de l'instance fédérale qui a échoué, selon lui, à tous les niveaux. «La préparation n'a pas été à la hauteur pour réussir une bonne CAN. Vous n'avez qu'à comparer la qualité de notre préparation avec celle des Tunisiens ou des Egyptiens. Les sélections africaines progressent d'une édition à une autre et nous, on perd notre handball d'année en année. Nos adversaires étudient notre jeu et il faudra prendre très au sérieux ce paramètre», a-t-il averti. Après le sacre d'Alger-2014, l'équipe nationale a été mise «au frigo» pendant plus de sept mois et une 24e et dernière place au Mondial-2015 disputé au Qatar a sanctionné cette participation. Le même scénario s'est reproduit avec 8 mois d'inactivité avant la CAN-2016. «Un bilan s'impose pour relancer la discipline et ceux qui sont responsables de cette situation catastrophique doivent partir, et vite. L'Algérie est un pays de hand, il est inadmissible que des incompétents continuent à gérer la discipline qui a donné de grandes satisfactions au pays», a conclu Nedjel qui, durant sa riche carrière, a porté notamment les couleurs du Celta Vigo (Espagne) puis de Boulogne-Billancourt et de l'US Créteil (France).