«Ces dernières années, 110 douaniers ont été licenciés suite à leur implication dans des affaires de corruption», a déclaré, hier à Alger, le directeur général des Douanes algériennes, Kaddour Bettahar. Invité au forum d'El-Moudjahid, le directeur général des Douanes a expliqué que ces personnes ont été révoquées suite à leur engagement dans des affaires illicites. L'implication de ces personnes a été découverte en flagrant délit, ou suite à des enquêtes, a-t-il expliqué, ajoutant que son département collabore, notamment, avec l'Office de lutte contre la corruption. Cette collaboration consiste en l'introduction d'un module pédagogique sur l'éthique douanière. L'intervenant a donné des chiffres sur les opérations illicites transmises à la justice en 2015. Près de 550 dossiers liés aux infractions de change ayant engendré un transfert illicite de devises équivalent à près de 14 milliards de dinars, environ 140 millions d'euros. Le nombre des dossiers de ces infractions, détectées par le contrôle à posteriori des Douanes, a connu une hausse de 134% par rapport à 2014, a noté l'invité d'El-Moudjahid. Les pénalités encourues par ces importateurs fraudeurs sont estimées à 68 milliards de DA. Pour ce qui concerne le contrôle effectué a priori par les services douaniers, c'est-à-dire lors des opérations de dédouanement, il a permis à la DGD de détecter près de 26 000 infractions en 2015, donnant lieu à 184 milliards DA de pénalités, a fait savoir M. Bentahar. Sur l'ensemble de ces infractions, plus de 19 000 sont liées à la fraude commerciale, plus de 6 000 à la contrebande, et plus de 800 liées aux infractions de change, a-t-il expliqué. Pour rappel, le directeur général a fait savoir qu'une nouvelle stratégie sera mise en œuvre le mois prochain, précisant que cette stratégie ambitionne un meilleur recouvrement, et cela par l'accompagnement de l'entreprise algérienne et l'encouragement des opérateurs économiques. «Les services des Douanes, qui veillent à la protection de l'économie nationale contre toute forme de contrebande, sont appelés à faire face aux défis intérieurs et extérieurs, et à s'ouvrir davantage aux exigences d'une économie moderne à travers la facilitation et la simplification des procédures douanières», a-t-il conclu.