C'est une première dans les annales de l'institution onusienne. La visite du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, dans les territoires libérés et les camps des réfugiés sahraouis implique une nouvelle vision de la question sahraouie. Dans ce sens, elle permettra au SG de l'ONU, et de surcroît au Conseil de sécurité, de reconsidérer cette question après près de 40 ans d'occupation marocaine et de blocage par le régime marocain des termes de l'accord de 1991 qui prévoit l'organisation d'un référendum pour l'autodétermination du peuple sahraoui. Dans ce contexte, dira Ramtane Lamamra lors d'un point de presse animé conjointement avec le secrétaire général de l'ONU : «Nous avons évoqué lors de nos discussions le Sahara occidental et assuré au SG de l'ONU l'impératif du parachèvement du processus de décolonisation de ce territoire à travers la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination (Minurso).» Outre cela, faut-il également relever l'attitude ô combien notoire du SG de l'ONU qui a tenu à faire cette tournée soutenant que ce dossier relevait de sa responsabilité et qu'il devait se rendre dans la région et notamment dans les territoires libérés, et ce, contre la volonté des Marocains qui ont tenté d'entraver sa mission dans les territoires occupés après avoir entravé sa visite dans la capitale sahraouie Layoune. Cela dit, «c'est la France qui bloque le dossier sahraoui au niveau de cette instance onusienne du fait qu'elle soutient l'occupation suivant son ancienne vision colonialiste», avait affirmé le représentant du Front Polisario auprès des Nations unies, Ahmed Boukhari. Enfin, une visite qui aura notamment un impact au conseil de sécurité à travers le rapport que Ban Ki-moon présentera en avril prochain.