Images n A l'issue de ses entretiens avec les responsables sahraouis, M. Ban-Ki-moon a indiqué que cette visite était l'occasion pour lui de constater de visu les «souffrances du peuple sahraoui et d'examiner les moyens de réaliser une avancée dans le processus de règlement du conflit qui dure depuis plus de 40 ans». Affirmant comprendre «la colère du peuple sahraoui» à l'égard de la poursuite de l'occupation de ses territoires, le responsable onusien a estimé, nécessaire de trouver une solution qui permet au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination. «Aucun progrès réel n'a été réalisé afin de parvenir à une solution durable et juste» qui permet «au peuple sahraoui d'exercer son droit à l'autodétermination et c'est ce que demande le Conseil de sécurité depuis 2004», a déclaré M. Ban Ki-moon à la presse à l'issue de sa rencontre avec le président sahraoui, secrétaire général du Front Polisario, Mohamed Abdelaziz, et les membres du gouvernement sahraoui. Il a souligné que son objectif premier était de procéder à «une évaluation de la situation afin de pouvoir apporter sa propre contribution aux efforts visant à trouver une solution», exprimant sa volonté d'impulser le processus de règlement onusien d'autant plus que les entretiens qu'il a eus avec la direction du Polisario «avaient fait ressortir de bons éléments dans ce sens». M. Ban Ki-moon a précisé à ce propos, que cette visite lui permettra de «s'enquérir des activités de la Minurso dans les camps des réfugiés sahraouis et du travail excellent accompli par l'unité onusienne de déminage». Cette visite m'a permis de constater de visu les souffrances des réfugiés sahraouis, a-t-il souligné, ajoutant qu'il s'agit d'une tragédie oubliée par la communauté internationale et que les camps des réfugiés sahraouis à Tindouf sont les plus anciens au monde». M. Ban Ki-moon a déploré «la souffrance du peuple sahraoui qui estime être oublié par la communauté internationale ainsi que sa cause» indiquant que l'ONU «œuvrera davantage pour la reprise du dialogue et l'aide des réfugiés». Le SG de l'ONU s'est entretenu avec le président de la République arabe sahraouie démocratique (Rasd), Mohamed Abdelaziz, également secrétaire général du Front Polisario. La situation des droits de l'Homme au Sahara occidental occupé, l'exploitation illégale par le Maroc des richesses sahraouies et l'organisation du référendum sur l'autodétermination ont constitué les trois principaux dossiers inscrits à l'ordre du jour des rencontres de M. Ban dans les camps de réfugiés sahraouis. F.H./Agences Une situation humanitaire «catastrophique» La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabiles, a exprimé samedi à Alger sa préoccupation quant à la situation humanitaire «catastrophique» dans les camps des réfugiés sahraouis et lancé un appel à la communauté internationale en particulier l'ONU pour faire face à une situation dramatique, qu'elle a qualifiée de «génocide». «Je lance un appel au Secrétaire général des Nations unies, qui effectue une visite dans la région, pour prendre les choses en main, car la situation est «catastrophique», a déclaré Mme Benhabiles à l'APS. La responsable du CRA s'est alarmée de la situation précaire dans les camps des réfugiés sahraouis, évoquant une «tentative de génocide» à l'encontre de ces populations à travers la diminution des dons humanitaires et des quotas alimentaires au profit de réfugiés. Certains pays européens donateurs sont en train d'étudier, voire réduire les quotas destinés aux réfugiés sahraouis», a constaté Mme Benhabiles. «Le peu qu'on leur donne est en train de diminuer, c'est pourquoi nous tirons la sonnette d'alarme», a-t-elle ajouté, avant de mettre en garde contre «la famine», qui guette les Sahraouis dans les camps. Le président du Croissant-Rouge sahraoui avait estimé dans un rapport les besoins alimentaires des réfugiés sahraouis à 37 millions de dollars, cependant le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) a dit pouvoir rassembler seulement 9 millions de dollars. «Ce que les réfugiés sahraouis reçoivent comme aides leur permet uniquement de survivre», a précisé Mme Benhabiles, soulignant qu'il s'agit là d'«une ligne rouge qu'on ne peut pas franchir». Visite dans les territoires libérés, une première l Le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a effectué samedi une visite dans la région de Bir Lehlou, dans les territoires sahraouis libérés. M. Ban ki-moon est le premier responsable onusien de ce niveau à visiter les territoires sahraouis libérés dans le cadre de sa tournée dans la région, visant à «réaliser une avancée palpable» dans le processus de règlement du conflit du Sahara occidental, qui dure depuis plus de 40 ans. Le SG de l'ONU est arrivé à bord d'un hélicoptère dans la région libérée de Bir Lehlou, en provenance de Chahid El Hafedh (camps des réfugiés sahraouis). A Bir Lehlou, M. Ban Ki-moon a rencontré la Minurso (Mission de l'ONU pour l'organisation d'un référendum d'autodétermination au Sahara occidental) et s'est enquis des conditions de travail de l'unité onusienne de déminage. Cette visite est la première du genre d'un responsable onusien de ce niveau aux territoires sahraouis libérés et la troisième d'un responsable onusien aux camps de réfugiés sahraouis, après celles effectuées par ses prédécesseurs Boutros Boutros Ghali et Kofi Annan. Les Sahraouis exigent un référendum l Des milliers de réfugiés sahraouis étaient à l'accueil du secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon. Brandissant des banderoles et scandant des slogans appelant à l'«organisation, sans attendre, du référendum d'autodétermination du peuple sahraoui», en lutte contre l'occupant marocain, les Sahrouis ont réaffirmé leur attachement à l'indépendance et à l'exercice de leur droit à l'autodétermination, mettant les Nations unies devant leurs responsabilités quant au règlement du conflit au Sahara occidental. C'était, en effet, la revendication principale des réfugiés sahraouis, qui avait longtemps attendu la visite de M. Ban dans la région, pour insister sur la responsabilité de la communauté internationale et la nécessité d'un règlement urgent du conflit qui dure depuis plus de quarante ans, à travers, ont-ils scandé, «la relance des négociations sérieuses et responsables». Réitérant l'engagement du Front Polisario, leur représentant légitime, dans le processus du règlement onusien, les Sahraouis ont également brandi des portraits de Sahraouis victimes des pratiques inhumaines et de la transgression des droits de l'Homme dans les territoires occupés, par le régime marocain. «Les Sahraouis attendent que Ban Ki-moon constate de ses propres yeux les violations et les exactions marocaines pour réagir et assumer sa responsabilité», a déclaré à l'APS Mohamed, un réfugié sahraoui. Pour sa part, son compatriote, Hammad Ali, a lancé : «Nous voulons notre indépendance et retrouver définitivement notre terre... notre patrie». L'espoir d'Ali est, également, que cette visite du responsable de l'ONU soit «un tournant décisif dans le règlement du conflit du Sahara occidental».