Après leur rencontre du 1er décembre dernier à Alger, les pays voisins de la Libye se sont retrouvés dans la 8e réunion, hier à Tunis. Les participants ont tiré la sonnette d'alarme sur la situation grave que connaît la Libye, notamment sur le plan sécuritaire. Les participants ont exprimé leur soutien au processus politique en Libye conduit par les Nations unies dans le cadre de la mise en œuvre de l'accord politique conclu le 17 décembre 2015. Concernés par la situation sécuritaire, notamment à leurs frontières, les pays participants ont la nécessité de parvenir à une solution politique, respecter l'unité territoriale de la Libye et mettre en place un gouvernement d'union nationale qui prend fonction dans la capitale Tripoli. Cette réunion intervient dans des circonstances délicates, suite aux attentats en Turquie, récemment, et le jour même de la réunion, des attentats ont été perpétrés dans la capitale belge, Bruxelles, qui ont causé le décès d'une trentaine de personnes. Il faut noter qu'avec ces nombreuses opérations terroristes, ce fléau ne concerne plus uniquement l'Afrique ou les pays du Sahel. Les participants à cette 8e réunion n'ont pas manqué de condamner ces attentats perpétrés à Bruxelles. Représentant l'Algérie, le ministre des Affaires maghrébines, de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes, Abdelkader Messahel, s'est entretenu en marge de cette réunion avec plusieurs responsables, où il a exprimé le soutien de l'Algérie au dialogue politique. Etat d'urgence en Tunisie prolongé de trois mois La Tunisie, pays hôte de cette réunion, est l'une des victimes du terrorisme. Une quinzaine de jours après l'attaque à Ben Guerdane, près de la frontière libyenne où 49 terroristes et 18 civils et membres des forces de sécurité ont trouvé la mort, le gouvernement tunisien a annoncé, hier, la prolongation pour trois mois à partir de mercredi de l'état d'urgence. Ce dernier est en vigueur depuis l'attentat suicide perpétré le 24 novembre contre un bus de la sécurité présidentielle en pleine capitale. Le chef de l'Etat tunisien, Béji Caïd Essebsi, «a décidé, après consultations, de prolonger l'état d'urgence pour une période de trois mois à compter du 23 mars», a indiqué la présidence tunisienne dans un communiqué. Pour rappel, le président tunisien avait décrété, le 24 novembre 2015, l'état d'urgence sur l'ensemble du territoire du pays pendant un mois. Prorogé le 22 décembre 2015 pour une période de deux mois jusqu'au 21 février 2016, l'état d'urgence avait été prolongé de nouveau pour un mois à partir du 22 février 2016. Par ailleurs, hier matin, un soldat a été tué accidentellement par son collègue, à la caserne de Ben Guerdane, a déclaré le porte-parole du ministère de la Défense nationale, le lieutenant-colonel Belhassan Oueslati. «La victime a été tuée sous le feu d'un soldat qui était en faction à la caserne de Ben Guerdane», a expliqué Oueslati, cité par l'agence de presse TAP, sans pour autant donner des détails sur les circonstances de l'incident. «La victime a succombé à ses blessures, après avoir été transportée à l'hôpital de Ben Guerdane», a-t-il ajouté. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes de l'accident.