Violence n Des attaques simultanées sans précédent ont été perpétrées en Tunisie, dans une région voisine de la Libye. Ces attentats ont été attribués par les autorités tunisiennes au groupe Etat islamique (EI). Dans le détail, au moins 36 djihadistes, 12 membres des forces de l'ordre et 7 civils ont été tués. «Il s'agit d'une attaque sans précédent, coordonnée pour, éventuellement, contrôler la région et y annoncer un nouvel émirat», a réagi le président tunisien Béji Caïd Essebsi. «Les Tunisiens sont en guerre contre cette barbarie et ces rats que nous allons exterminer», a-t-il enchaîné, dans des propos retransmis par la TV publique. Il a précisé, lors de sa visite dans la matinée à la caserne de l'Aouina pour superviser la situation à Ben Guerdane, que les unités de l'armée, de la Garde nationale et de la Douane étaient préparées à cette éventualité. «Ce qui s'est passé était peut être prévisible, mais pas de cette envergure», a-t-il ajouté. «Le peuple tunisien doit être mobilisé pour affronter cette guerre (à), il doit être fier des institutions sécuritaire et militaire», a dit M. Essebsi. Les habitants du Sud sont «le soutien de l'Etat», ils s'exposent au danger pour combattre le terrorisme, a affirmé le président de la République. Le président tunisien a évoqué la possibilité de prendre «les mesures nécessaires conformément à l'article 80 de la Constitution». «Nous n'en sommes pas encore là», a-t-il toutefois assuré. L'article 80 de la Constitution stipule qu'«en cas de péril imminent menaçant la sécurité ou l'indépendance du pays et entravant le fonctionnement régulier des pouvoirs publics, le président de la République peut prendre les mesures requises par ces circonstances exceptionnelles après consultation du chef du gouvernement, du président de l'Assemblée des représentants du peuple et information du président de la Cour constitutionnelle». Les mêmes propos sont tenus également par le chef du gouvernement tunisien, Habib Essid. «Les auteurs des attaques qui ont visé les forces de l'ordre dans la ville tunisienne de Ben Guerdane, à la frontière avec la Libye, voulaient établir un émirat du groupe terroriste autoproclamé Etat islamique», a-t-il dit. Pour lui, «Le but de cette attaque était de troubler la sécurité dans notre pays», a-t-il ajouté. Mais, a-t-il averti, grâce à tous les efforts, à la coopération entre notre armée nationale et nos forces de sécurité intérieure, la réaction a été forte et rapide». Perpétrées hier lundi, à l'aube, ces attaques ont visé une caserne de l'armée, un poste de police et un poste de la Garde nationale (gendarmerie) tunisienne à Ben Guerdane, localité de 60 000 habitants toute proche du territoire libyen. Le nombre total de djihadistes impliqués n'est pas connu mais les autorités ont souligné que sept d'entre eux avaient été arrêtés. Les autorités ont aussi annoncé avoir saisi d'«importantes quantités» d'armes de guerre et de munitions. F. H./Agences Rahma et Ghofrane Chikhaoui arrêtées à Ben Guerdane l Les sœurs Rahma et Ghofrane Chikhaoui originaires de Bouhjar (Monastir), qui ont rejoint Deach en Libye, ont été arrêtées, hier lundi, à Ben Guerdane. Selon Mosaïque FM, citant une source sécuritaire, les deux sœurs ont participé, aujourd'hui, à l'aube, à l'attaque terroriste contre la caserne de l'armée et le district de la Garde nationale dans cette ville frontalière avec la Libye. Il est à rappeler que le 11 septembre 2015, le ministère de l'Intérieur avait publié des photos de 16 terroristes activement recherchés. Parmi eux les deux sœurs, Rahma et Ghofrane. Sur l'une des photos, Ghofrane brandit une kalachnikov. La mère des deux jeunes filles avait aussi confirmé aux médias le départ de ses deux filles en Libye et leur détermination à combattre le «régime mécréant» en place en Tunisie. En octobre dernier, 3 imams impliqués dans le départ des jeunes vers le djihad en Libye, et notamment les 2 sœurs, avaient été arrêtés à Sousse. Fermeture des postes frontaliers l Déjà frappée en 2015 par une série d'attentats sanglants, la Tunisie a annoncé la fermeture des postes- frontaliers et le renforcement des patrouilles y compris aériennes à sa frontière avec la Libye, où le chaos profite notamment à l'EI. La Tunisie est confrontée depuis sa révolution de 2011 à l'essor d'une mouvance djihadiste responsable de la mort de dizaines de policiers et de soldats ainsi que de touristes. Par ailleurs, les patrouilles terrestres et aériennes vont être renforcées le long de la frontière commune avec la Libye, où le chaos a permis aux djihadistes du groupe Etat islamique (EI) de prospérer, ont annoncé les autorités tunisiennes. Le terroriste recherché Meftah Manita abattu l Meftah Manita, le terroriste ayant fait l'objet d'un avis de recherche samedi dernier, aurait été abattu, hier lundi, dans les affrontements à Ben Guerdane. Meftah Ben Hassine Ben Mohamed Manita (39 ans), originaire de Ben Guerdane, était activement recherché par la police. Il est soupçonné d'avoir pris part à l'attaque du 3 mars dernier avec un groupe terroriste infiltré de Libye. L'armée bombarde la maison d'un terroriste à Ben Guerdane l Une maison située à 5 km de Ben Guerdane appartenant à un terroriste recherché a été bombardée à l'artillerie lourde par des unités de l'armée. Il s'agit de la maison d'Adel Ghandri, recherché pour crimes terroristes, où s'est réfugié un groupe d'hommes armés parmi ceux qui ont mené l'attaque ce matin contre une caserne de l'armée et un poste de la Garde nationale dans cette ville frontalière avec la Libye. Au moins 7 personnes ont trouvé la mort dans ce bombardement, indiquent des sources sécuritaires. En mai dernier, le ministère de l'Intérieur avait émis un avis de recherche pour retrouver 5 présumés terroristes, dont Adel Ben Mohamed Ben Dhaou Ben Ghandri, 29 ans, titulaire de CIN n°08649616, accusé d'avoir participé à la préparation de l'attentat au musée du Bardo le 18 mars 2015.