Le bilan provisoire est de dix militaires et sept civils tués. Les forces de sécurité ont mis hors d'état de nuire au moins 37 terroristes lors de cette triple attaque qui a visé les sièges de la gendarmerie et de la police et une caserne à Ben Guerdane. Tunis annonce la fermeture de sa frontière avec la Libye. Des groupes terroristes armés ont pris hier à l'aube (à 4 heures GMT) pour cible des installations des forces de l'ordre à Ben Guerdane dans le sud-est de la Tunisie. La riposte de l'armée tunisienne a permis, selon un communiqué commun des ministères tunisiens de l'Intérieur et de la Défense, d'abattre 37 terroristes. Cette source a ajouté que six gendarmes, deux policiers, un douanier et un soldat sont morts lors de cette triple attaque qui intervient moins d'une semaine après la démantèlement d'une cellule terroriste locale qui s'apprêtait à mener une série d'attentats dans la région. Elle a également fait état de la mort de sept civils. "Les tirs se sont concentrés aux alentours de la caserne située dans la région de Jallel à Ben Guerdane, gouvernorat de Médenine, et près du district de la Garde nationale", lit-on sur les journaux en ligne tunisiens. L'accrochage a duré plusieurs heures entre les forces de sécurité et les terroristes, dont deux ont pu être capturés grâce à l'aide des citoyens d'un quartier proche du lieu de l'attaque, a rapporté le quotidien arabophone al-Chourouk dans sa version en ligne. De son côté, le ministère de l'Intérieur a indiqué que les attaques menées par des terroristes ont été déjouées, et que des patrouilles de l'armée "se sont déployées dans la ville de Ben Guerdane et ont sécurisé ses accès". Un couvre-feu a été immédiatement décrété dans la ville et il est applicable de 19H00 à 05H00. La présidence et le gouvernement ont convoqué une réunion d'urgence pour répondre à cette attaque meurtrière. Un appel à la prudence a été lancé aux habitants, tout en leur demandant d'informer les autorités de toute présence suspecte. "La situation à Ben Guerdane est rassurante, à la faveur de la cohésion et de la vigilance des forces sécuritaires et militaires", a tenté de rassurer hier après-midi l'ancien colonel-major de l'armée tunisienne, Mokhtar Ben Nasr, cité par l'agence officielle la TAP. "Les terroristes vont essayer de frapper de nouveau", a-t-il averti. À signaler que le poste-frontière de Ras Jedir avec la Libye a été fermé pour une durée indéterminée, a indiqué le ministère tunisien de l'Intérieur, et les routes menant à Zarzis et Djerba, au nord de la ville de Ben Guerdane, ont été fermées à la circulation. Les établissements scolaires et administrations ont aussi été fermés à en fin de matinée. Cette attaque terroriste intervient alors que les autorités tunisiennes ont récemment achevé la construction d'un "système d'obstacles" sur près de la moitié des 500 km de frontière commune avec la Libye, dans le but d'empêcher les intrusions de terroristes en provenance de ce pays limitrophe. Pour rappel, les postes frontaliers tunisiens avec la Libye avaient déjà été fermés l'automne dernier durant 15 jours, après l'attentat suicide contre la sécurité présidentielle à Tunis, qui avait fait 12 morts, revendiqué par Daech. Merzak Tigrine