L'exportation hors hydrocarbures ne représente que 10% du volume global transitant par les ports. Pour cela, le ministre des Transports, Boudjemaâ Talai, a informé que les nouvelles mesures seront appliquées dans les ports commerciaux pour faciliter et augmenter l'exportation. Lors d'une réunion avec les directeurs généraux des ports commerciaux, des représentants des ministères des Finances, du Commerce, de la direction générale de la sûreté nationale et de la direction générale des Douanes pour définir les mécanismes nécessaires pour promouvoir l'exportation, le premier responsable de secteur a expliqué, dans une déclaration rapportée par l'APS, qu'en 2015, 42 millions de tonnes de marchandises importées ont transité par les 10 ports commerciaux de l'Algérie contre 5 millions de tonnes seulement de produits exportés. Les produits importés représentent 90% de la marchandise ayant transité par les ports sans compter le fret aérien et routier, précisant que parmi les problèmes entravant l'exportation des produits algériens figure la problématique du transport qui avait favorisé l'import au détriment de l'export, et pour changer cette dernière, il est recommandé de mettre en place une nouvelle organisation des ports qui favorisera l'exportation, en collaboration avec les autres intervenants dans cette opération notamment les services des Douanes et du commerce. M. Talai s'est donné pour objectif d'augmenter le volume de marchandises traité à l'export de 10% chaque année d'ici 2019. «Désormais, plus vous faites de tonnage à l'export mieux vous êtes payés», a-t-il dit aux directeurs des ports. Pour réaliser cet objectif, a ajouté M. Talai, «il faut réduire de 50% le temps du traitement et d'attente des bateaux en rade», qui coûtent énormément au Trésor public, à travers notamment la mise en place de guichets uniques dans toutes les enceintes portuaires. Ces guichets seront mis en place à travers une société mixte algéro-émiratie qui verra le jour prochainement. Le ministère prévoit aussi d'agir sur le coût du transport et de la logistique de la marchandise, qualifié de «désastre» par M. Talai. Ce coût représente en Algérie 30% de la valeur du produit alors qu'il varie, selon les normes internationales, entre 15 et 18%. En 10 mois, le coût de la logistique a atteint 3,4 milliards de dollars pour le transport maritime, selon les chiffres communiqués par M. Talai. A cet effet, il a exhorté les entreprises portuaires, qui ne possèdent pas encore leurs propres ports secs à l'instar des ports d'Annaba, de Jijel, de Tènes et de Mostaganem, à entamer les procédures pour implanter ces plateformes logistiques. Pour les produits agricoles où l'Algérie a enregistré une surproduction cette année comme la pomme de terre et la tomate, M. Talai a appelé les responsables des ports à se rapprocher des opérateurs des régions productrices pour transférer rapidement les productions vers les ports en vue de leur exportation. M. Talai a évoqué aussi un texte réglementaire, en cours d'élaboration avec le ministère de l'Agriculture, pour effectuer les contrôles nécessaires à l'exportation au niveau des lieux de production. Il est à noter que le ministre des Transports a indiqué qu'un accord était en cours de discussion avec un partenaire italien pour organiser des croisières sur les côtes algériennes. Des gares maritimes seront réalisées dans plusieurs ports pour concrétiser ce projet.