Le dernier match au sommet : PSG-Manchester City (2-2) a enregistré 1 509 000 téléspectateurs de moyenne et un pic d'audience à 1 651 000. La chaîne appartenant à la même famille de ces deux clubs «BeIN Sports» réalise ainsi la plus grosse audience de sa jeune histoire. Une autre histoire mérite d'être racontée. Il s'agit du rôle croissant des pays du Golfe dans le football. Il y a eu de l'argent injecté à ces deux clubs. «Mais les deux clubs se heurtent encore à un plafond de verre sur la scène européenne», écrit le journal les Echos. Les internautes ne sont pas dupes. Ils se sont exprimés, voire mis le feu à la baraque. Ils avaient trouvé un surnom : «Le Golfico ». Clin d'œil au «classico» espagnol, qui oppose chaque saison le Real Madrid au FC Barcelone. Le journaliste, auteur, d'une mini-enquête sur le rôle que jouent ces pays du Golf a pioché dans les archives pour retirer les pages qui illustrent la stratégie mise en place depuis leur passage sous les pavillons respectifs qatari et émirati. Le qualificatif utilisé pourrait ne pas être fort, en l'occurrence «le PSG et Manchester City font figure de géants européens». Mais rassurez-vous, semble dire le rédacteur «ils n'ont pas encore atteint leur principal objectif à savoir remporter la Ligue des champions.» Sauf pour atteindre ce niveau, les deux équipes doivent jouer sans la bénédiction des deux pays. D'abord il faudrait noter que les deux clubs appartiennent à ces deux pays qui sont du même continent. Savoir aussi qu'ils se sont affrontés lors du premier tour de la Coupe de l'UEFA. Le Score final nous fait rappeler le journal était : «Un triste 0-0. A l'époque, les deux clubs n'effraient à peu près personne.» La seconde vérité qui n'est toujours pas bonne à faire rappeler est que le PSG est passé à deux doigts de la relégation, malgré son titre de la Coupe de la Ligue, quelques mois plus tôt, mais il a échappé de peu à la relégation en Ligue 2. «De son côté, le club du Nord de l'Angleterre a bouclé l'exercice 2007-2008 à une terne 9e place. C'était sans compter l'intervention de fées venues tout droit du Golfe Persique». Poursuivant la marche de son histoire, on apprendra qu'en 2008, Manchester City est racheté par un fonds d'investissement d'Abu Dhabi, derrière lequel on retrouve le cheikh Mansour al-Nahyan. «Ce rachat n'est pas le point de départ des investissements en provenance du Moyen-Orient dans l'Europe du football, mais il marque une rupture.» Ce que le journaliste n'a pas manqué de signaler dans la foulée, le cheikh du Qatar Abdallah Bin Nasser al-Thani fait l'acquisition de Malaga, tandis que le PSG est racheté par Qatar Sports Investments (QSI). Outre l'achat de clubs, la diplomatie sportive des pays du Golfe passe par les contrats de sponsoring. L'autre carton d'archives, ainsi déballé éclaire l'opinion, sur les dépenses faites par les entreprises des Emirats arabes unis pour voire leur nom s'afficher sur les maillots des plus grands clubs du Vieux Continent. 163 millions de dollars. Que ça ! Le Qatar n'est pas en reste, a lui seul, il défie, aussi les autres entreprises du monde. Il dépense par contrat signé en Europe (49,1 millions de dollars en moyenne en 2014), devant l'Allemagne. «Le FC Barcelone en a fait l'heureuse expérience avec la compagnie Qatar Airways.» Comme le résumait un porte-parole du club anglais après son rachat en 2008 : «De toute façon, l'argent n'est pas un problème.» Le marché des transferts en est le meilleur exemple pour les deux clubs. Depuis qu'ils ont été rachetés, respectivement en 2008 et en 2011, Manchester City a investi plus d'un milliard d'euros alors que le PSG a déboursé plus de 500 millions d'euros ! Le club anglais et le PSG n'aspirent qu'à un objectif : remporter la Ligue des champions. Malgré ces similitudes, les fonds d'investissement qui ont investi dans les deux clubs cultivent leur différence. Rapporte le Point et de rapporter un peu plus loin «A Manchester City, le cheikh Mansour, malgré ses liens étroits avec le pouvoir en place à Abu Dhabi, n'a pas de comptes à rendre aux dirigeants de son pays d'origine. L'investissement de la structure qu'il dirige, Adug, s'apparente à un financement privé. Il peut donc être considéré, au même titre que Roman Abramovitch à Chelsea, comme un riche entrepreneur désireux d'investir dans le football. Le PSG, en revanche, s'insère dans une politique plus globale du Qatar. D'ailleurs, le propriétaire du club n'est autre que l'émir du micro Etat, Tamim ben Hamad al-Thani.» L'autre objectif : rayonner sur la scène internationale via une politique ambitieuse en matière de sport. Le Qatar s'emploie d'ailleurs à recevoir de nombreuses compétitions sur son sol (Mondiaux de handball l'an prochain, Coupe du monde de football en 2022) et à accueillir les sportifs via des structures hautes de gamme, comme le centre d'entraînement Aspire ou la clinique Aspetar. «Le PSG relève d'une stratégie d'Etat», expliquait d'ailleurs Fatiha Dazi-Héni, spécialiste des monarchies du Golfe, au journal L'Equipe. L'aventure ne s'arrête pas là, ils veulent apposer leur signature sur tous ce qui bouge dans le monde sportif. Peu importe le continent. Marquer leur présence et leur territoire dans le sport. Des stades portent désormais la trace de ces investissements. «Le club d'Arsenal évolue dans l'Emirates Stadium et Manchester City dans l'Etihad Stadium», nous rapporte le journal les Echos. Leur mission ne va pas s'arrêter à ce stade des investissement, elle enfonce le clou jusqu'à mettre la main sur tout ce qui bouge dans les stades du monde. Ces deux pays survolent les territoires, et pic à chaque fois qu'une proie leur paraissait visible à l'œil nu. «Le Qatar et les Emirats arabes unis cherchent à recruter des joueurs de renom dans leurs championnats nationaux.» Sans oublier de prendre note que «dans la sphère médiatique, les chaînes BeIn Sports, qui appartiennent au groupe qatari Al-Jazeera, sont devenues incontournables». Cette année, le PSG et Manchester City étaient 4e et 6e du classement des clubs les plus riches du monde, selon le cabinet Deloitte. Depuis 2011, ils ont dépensé respectivement 558 et 576 millions d'euros sur le marché des transferts.