Selon le rapport (2016) du Conseil mondial de l'or (CMO), les réserves totales des 100 pays étant estimées à 32 813 tonnes, les Etats-Unis à la tête du classement avec à son actif 8 133,5 tonnes suivis de l'Allemagne avec 3 384,2 tonnes et du Fonds monétaire international (FMI) avec 2 814 tonnes de réserves, arrive à la 3e place l'Italie (2 451,8 tonnes) et la France (2 435,6 tonnes). Il est à noter, que l'Algérie occupe le 25e rang mondial et 3e des pays arabes par ses réserves d'or estimées à fin 2015 à 173, 6 tonnes après l'Arabie Saoudite (322,9 tonnes) et le Liban (286,8 tonnes), selon le classement des réserves officielles d'or détenues par les Etats publié vendredi dernier. En Afrique, l'Algérie arrive en première place devant l'Afrique du Sud (29e), la Libye (31e), le Maroc (59e) et la Tunisie (77e). d'or, occupe le même rang mondial parmi les 100 pays concernés par rapport. Or dans deux contributions parues en 2009 et 2014 (voir www.gologle.fr) suite au rapport du CMO, je notais que l'Algérie arrivait déjà en 2009 qui avait été classée à la 22e place mondiale avec le même volume de 173,6 tonnes d'or. Pour déterminer la valeur intrinsèque du lingot de 1 kilogramme d'or, il faut multiplier le prix de l'once d'or par 32,15, puis appliquer le taux de change euro/dollar. Le 11 mars 2016 l'once d'or est coté à 1274,15 dollars. Mais il faut raisonner à prix constants... A prix courant, pour mars 2016, pour l'Algérie cela donne un montant légèrement supérieur à 7 milliards de dollars représentant environ 5% des réserves de change au 31/12/2015. La dépréciation d'environ de 30% de l'or entre 2009/2015 a également fait perdre plus de 2,5 milliards de dollars de sa valeur monétaire au stock algérien d'or, que j'avais estimée, début 2011, à 9,75 milliards de dollars. Corrigé par le taux d'inflation mondial, le cours de janvier 1980 équivaut en termes de parité de pouvoir d'achat à 2 477 dollars l'once selon les statistiques internationales Face à ces données récentes l'opinion algérienne a besoin d'être éclairée, sur la situation pour le moins paradoxale, du stock de réserves algériennes d'or, qui n'a pas bougé depuis 2009, alors que l'Algérie s'est lancée dans l'exploitation d'un gisement d'or à Amessmessa et annoncé une production importante. En principe, les stocks d'or auraient dû augmenter suite au lancement de la production dans les gisements aurifères du sud du pays. Il serait souhaitable que le gouverneur de la banque d'Algérie de nous éclairer sur cette situation paradoxale à moins que l'exploitation de la mine d'or au Sud du pays n'ait rien produit contredisant donc les déclarations des différents ministres de l'énergie qui se sont succédés de 2009 à 2015 qui avaient annoncé officiellement devant les caméras de la télévision algérienne officielle et à l'APS une production importante. Le 30 janvier 2010 dans une déclaration à l'APS le directeur général de l'Entreprise d'exploitation des mines d'or (Enor) avait déclaré officiellement je le cite « Le gisement d'Amessmessa, situé à 460 km à l'ouest de Tamanrasset, va bénéficier d'un plan de développement avec pour objectif de hausser graduellement sa production aurifère à trois tonnes d'or annuellement.... s'agissant des exportations de l'entreprise entre 2009/2010, elles ont été de l'ordre de 848,49 kg d'or, tandis que le marché local a consommé seulement 208,78 kg d'or». La question qui se pose donc est où est la production additionnelle de la mine d'or d'Amesmessa? Toujours est-il qu'il faille éviter l'euphorie et préciser que la monnaie est avant tout un rapport social traduisant le rapport confiance Etat/citoyens, un signe permettant les échanges ne créant pas de richesses. Autrefois, les tribus d'Australie utilisaient les barres de sel du fait de sa rareté comme moyen d'échange. Au contraire la thésaurisation et la spéculation dans les valeurs refuges comme l'or, certaines devises ou certaines matières premières est nocive à toute économie. Avoir des réserves de change en devises ou en or est une condition nécessaire, sécuriser l'investissement et surtout éviter un dérapage plus important de la valeur du dinar par rapport aux devises où existe une corrélation d'environ 70% entre la valeur actuelle du dinar, et ce stock de devises via la rente des hydrocarbures, sinon le dinar flotterait à plus de 300-4OO dinars un euro. C'est loin d'être une condition suffisante d'un développement durable et surtout provenant d'une rente éphémère, les hydrocarbures. Le problème central pour l'Algérie est de transformer cette richesse virtuelle en richesse réelle passant par un développement hors hydrocarbures se fondant sur l'entreprise et le savoir, le tout conditionné par une nouvelle gouvernance.