La salle de conférences de l'agence Cnas de Constantine abritera, aujourd'hui, la première journée consacrée au défunt docteur Sadek Jean Massebeouf. L'occasion serait de retracer et reproduire fidèlement le parcours de cet homme par de nombreux professeurs et docteurs qui l'ont côtoyés de près ou de loin durant sa carrière (1908-1985), pour qui en plus de sa fonction, l'Algérie était sa véritable patrie pour l'avoir servie corps et âme durant toute la lutte de libération. En témoigne cette brève déclaration du docteur Saïd Allami, directeur de la Cnas Constantine, en marge de cet important évènement où il dira ceci : «Le défunt docteur Sadek Jean Masseboeuf n'a jamais voulu faire cassation quand il a écopé d'une condamnation à 20 ans de travaux forcés parce qu'il se considérai égal à tout le monde. Outre militant du FLN, il en était tout heureux.» Le professeur Aouati Ahmed précise : «Il était un homme idéal, de combat et d'engagement.» Enfin le professeur Zoughailech dira : «Avec le temps, je réalise qu'il était un penseur et qui nous incitait à la réflexion sur notre pays, c'est ce qui nous rattachait à lui.» Pour rappel, le docteur Sadek Jean Masseboeuf, né le 14 décembre 1908 à La Rochelle, fit ses études de médecine à la faculté d'Alger de 1928 à 1933, où il obtint un diplôme en bactériologie hygiène. Il s'installa comme médecin privé à Ténès en 1935. Il est mobilisé, puis démobilisé en 1940 par le gouvernement de Vichy. De 1941 à 1942, il a été exilé à Ouargla. Il adhère au Parti communiste en 1943. En 1946, il reçoit la médaille d'argent du service de santé de l'armée et retourne en Algérie. Candidat du PCA en 1948. Nommé vice-président du Front démocratique algérien (MTLD-Oulémas-UDMA-PCA). En 1955, interdiction du PCA et début de l'activité clandestine. Arrêté en 1956, il est condamné à 20 ans de prison et libéré en 1962. Entre 1962 et 1963, il exerce à Arris dans les Aurès. Nommé DDS et obtient la nationalité algérienne fin 1963. Il est nommé médecin conseil à la CASOREC Constantine en 1965. Puis médecin chef de la caisse régionale de Sécurité sociale en 1970. Le 24 avril 1985, il décède à Constantine et est inhumé au cimetière musulman après s'être converti à l'islam.