Du fait des tensions géostratégiques et de la baisse du cours des hydrocarbures de longue durée, la mise en place d'institutions efficaces de suivi, du fait des ressources de surcroît éphémère dues essentiellement à la rente des hydrocarbures, interpelle les plus hautes autorités du pays, sur l'urgence d'une gouvernance rénovée. Quant à l'objectif pour l'entreprise, c'est l'amélioration du cadre juridique, institutionnelle et réglementaire organisant la gouvernance d'entreprise, optimiser l'organisation de l'entreprise au niveau de la direction et du contrôle, réduire les conflits d'objectifs entre dirigeants et actionnaires et enfin améliorer l'efficacité et l'efficience de l'entreprise et réaliser la croissance économique. Ainsi cette nouvelle vision pose la problématique des liens entre la bonne gouvernance et les institutions car l'opérationnalisation de la bonne gouvernance est assuré par les institutions en distinguant : d'une part, les institutions politiques et juridiques qui contribuent à la construction d'un Etat de droit aussi d'assurer l'accès de la population à la justice et à la sécurité, d'autre part, les institutions économiques qui assurent le fonctionnement efficace et efficient de l'activité économique et la gestion optimale des ressources économiques et enfin les institutions sociales et communautaires qui assurent l'amélioration de la qualité de la santé et de l'éducation des populations ainsi que leur consultation et leur participation au processus de développement. Les mesures de la bonne gouvernance Sur le plan politique et institutionnel on distingue : la voix citoyenne et responsabilité qui mesurent la manière dont les citoyens d'un pays participent à la sélection de leurs gouvernants, ainsi que la liberté d'expression, d'association et de presse ; la stabilité politique et absence de violence qui mesure la perception de la probabilité d'une déstabilisation ou d'un renversement de gouvernement par des moyens inconstitutionnels ou violents, y compris le terrorisme ; l'efficacité des pouvoirs publics qui mesure la qualité des services publics, les performances de la fonction publique et son niveau d'indépendance vis-à-vis des pressions politiques ; la qualité de la réglementation qui mesure la capacité des pouvoirs publics à élaborer et appliquer de bonnes politiques et réglementations favorables au développement du secteur privé ; l'Etat de droit qui mesure le degré de confiance qu'ont les citoyens dans les règles conçues par la société et la manière dont ils s'y conforment et en particulier, le respect des contrats, les compétences de la police et des tribunaux, ainsi que la perception de la criminalité et de la violence ; la maîtrise de la corruption qui mesure l'utilisation des pouvoirs publics à des fins d'enrichissement personnel, y compris la grande et la petite corruption, ainsi que « la prise en otage » de l'Etat par les élites et les intérêt privés. Sur le plan de la bonne gouvernance d'entreprise on distingue, le traitement équitable des actionnaires qui désigne la capacité de l'entreprise à traiter équitablement tous les actionnaires, y compris les actionnaires minoritaires et étrangers. Tout actionnaire doit avoir la possibilité d'obtenir la réparation effective de toute violation de ses droits ; le rôle des différentes parties prenantes dans le gouvernement d'entreprise qui désigne la reconnaissance des différent parties prenantes à la vie d'une société tels qu'ils sont définis par le droit en vigueur ou par des accords mutuels, et devant encourager une coopération active entre les sociétés et les différentes parties prenantes pour créer de la richesse et de l'emplois et assurer une pérennité saine des entreprises financièrement ; les responsabilités du Conseil d'administration qui désigne la capacité de l'entreprise à assurer un pilotage stratégique de l'entreprise et une surveillance effective de la gestion par le conseil d'administration, ainsi que la responsabilité et la loyauté du conseil d'administration vis-à-vis de la société et de ses actionnaires ; la transparence et diffusion de l'information qui désigne la capacité de garantir la diffusion en temps opportun d'informations exactes sur tous les sujets significatifs concernant l'entreprise, (situation financière, les résultats, l'actionnariat et le gouvernement de cette entreprise). La version actualisée de l' année 2009 des indicateurs de gouvernance dans le monde, établie par des chercheurs de la Banque mondiale, montre que certains pays progressent rapidement dans le domaine de la gouvernance, notamment en Afrique, ce qui montre qu'un certain degré d'« afro-optimisme » serait de mise , selon Daniel Kaufmann, co-auteur du rapport et Directeur de la gouvernance à l'Institut de la Banque mondiale, tout en reconnaissant que les données font aussi apparaître des différences sensibles entre les pays, voire entre voisins au sein de chaque continent. Les progrès sont en rapport avec les réformes dans les pays où les dirigeants politiques, les décideurs, la société civile et le secteur privé considèrent la bonne gouvernance et la lutte contre la corruption comme des facteurs indispensables à une croissance durable et partagée. Mais en dépit des acquis en matière de gouvernance dans certains pays, d'autres, en nombre égal, ont vu leurs performances se dégrader sur plusieurs aspects de la gouvernance. D'autres, plus nombreux encore, n'ont montré aucun changement significatif au cours de ces dernières années. Les Indicateurs donnent à penser que là où des réformes sont engagées, la gouvernance peut être améliorée rapidement. Ainsi par exemple, en Afrique existe des liens dialectiques entre extension de la bureaucratie, extension de la sphère informelle et corruption. Cela n'est pas propre à l'Afrique puisque les dizaines voire les centaines de milliards de dollars chaque année, de trafics d'arme, de prostitution ou la drogue relèvent de réseaux informels au niveau mondial. Ainsi selon les rapports de Transparenty International qui présentent dans le détail les nombreux risques de corruption auxquels sont confrontées les entreprises, des petits entrepreneurs d'Afrique aux multinationales d'Europe et d'Amérique du Nord, la corruption augmente les coûts des projets d'au moins 10 % du fait des pots-de-vin versés à des politiciens et à des fonctionnaires d'Etat où au final, c'est le citoyen qui en fait les frais. En résumé, l'importance de la bonne gouvernance, macro et micro- gouvernance étant inextricablement liées, pose toute la problématique de la construction d'un Etat de droit et de l'efficacité des institutions, sur des bases démocratiques tenant compte des anthropologies culturelles de chaque Nation. Mais force est de constater qu'il reste beaucoup à faire pour que nos responsables s'adaptent aux arcanes de la nouvelle économie, où se dessinent d'importants bouleversements géostratégiques mondiaux, croyant que l'on combat la fuite des capitaux à partir de commissions , de circulaires ou de codes , ignorant tant les mutations mondiales que la morphologie sociale interne, en perpétuelle évolution. Où sont les conclusions des groupes de travail mis en place regroupant les services concernés du ministère des Finances, la Banque d'Algérie et les banques publiques pour soumettre des propositions à l'effet de permettre : d'identifier les sources de transfert illicites de capitaux et d'infractions de change ; de lutter de façon plus approfondie contre les sources de transfert illicites de capitaux et d'infractions de change ; sérier les moyens de rationaliser les importations. Les pouvoirs publics ont –ils tiré les leçons de la chute des cours des hydrocarbures en 1986 avec ses incidences économiques, politiques et sociales de 1988 à 2000 ? L'Algérie en maintenant la politique actuelle va droit au mur. Il s ‘agit de réaliser la transition d'une économie de rente à une économie productive dans le cadre de la mondialisation en réhabilitant l'Etat de droit et les véritables producteurs de richesses, l'entreprise et son fondement le savoir. Il s'agit d'avoir des institutions crédibles fondement de la CONFIANCE sans laquelle aucun développement durable ne peut se réaliser. Le problème qui se pose pour l'Algérie est donc profond et interpelle toute la politique socio-économique de l'Algérie et son adaptation au nouveau monde tout en préservant ses intérêts propres. Or, l'Algérie continue de dépenser sans compter en épuisant ses réserves d'hydrocarbures et de change sans instaurer une véritable économie. Pourtant il ne faut pas verser dans la sinistrose. Pour notre part, nous privilégions les intérêts supérieurs de l'Algérie, le dialogue sans exclusive, évitant ainsi le chauvinisme étroit et l'autosatisfaction, contraire à la dure réalité quotidienne des Algériens, qui ne peut que conduire à une névrose collective. Je suis confiant malgré les tensions géostratégiques qui ont un cout et la baisse du cours des hydrocarbures. L'Algérie recèle d'importantes potentialités pour relever les défis de la mondialisation, surtout les compétences humaines, richesse bien plus importante que toutes les réserves d'hydrocarbures.