Des députés de différents partis politiques de l'opposition dont celui des Travailleurs, pourraient solliciter des experts financiers pour décrypter l'accord de partenariat portant cession en 2001 de 63% des actifs du capital de l'entreprise Sider au profit du groupe indien Ispat devenu ArcelorMittal. De très forts soupçons de magouille entourent cette transaction. Elle avait abouti, en 2014, à une rétrocession au profit des Algériens de 51% de ce même capital. Le 7 octobre 2015, Abdesselam Bouchouareb avait annoncé la reprise de la totalité des actifs. Pour ces députés, l'objectif est, à travers cette démarche, de collecter des informations permettant l'ouverture d'une enquête sur ce que d'aucuns qualifient de scandales du siècle. D'autant qu'il est question de l'existence d'une nébuleuse autour de ce dossier ArcelorMittal- Algérie. Elle serait à l'origine du délibéré du conseil d'administration du groupe algérien Imetal. Ce dernier aurait proposé 250 millions de dollars au groupe ArcelorMittal pour libérer les 49% des actifs encore en sa possession au mois de mai 2016. Selon nos sources, ce n'est qu'au mois de juin dernier que ce montant a pu être viré sur le compte du groupe ArcelorMittal. Cette information que l'on n'a malheureusement pas pu vérifier est quelque peu consolidée par le fait que le gouvernement algérien refuse de rendre publique la teneur du contrat qui le lie depuis septembre 2001 au groupe indien. Tout aussi confidentielle est la destination prise par la participation financière de ce même groupe d'un montant de 100 millions de dollars. Elle aurait dû êre versée dans les caisses du Trésor public. Il n'en existe aucune trace. Où sont donc ces 100 millions de dollars versés par ArcelorMittal au titre d'acquisition de la majorité des actifs du capital social de l'entité économique ArcelorMittal-Algérie et ceux des deux autres filiales Ampta et AMTébessa ? Pour bon nombre de cadres et économistes algériens, la participation financière du groupe indien n'a jamais été versée. Elle n'existe sur aucun compte recette. Interpellant le ministre de l'Industrie et des Mines, le député du Parti des travailleurs Smaïn Kouadria, ancien secrétaire général du syndicat ArcelorMittal, avait à maintes reprises brandi des éléments de preuves sur des anomalies dans la gestion du dossier des trois filiales en question. Le ministre n'a fourni aucune explication aux Algériens ce qui s'est réellement passé sur ce dossier. Selon le parlementaire, le chef de l'Etat n'a pas eu connaissance des détails de ce dossier et celui lié à la réhabilitation des installations de production du complexe sidérurgique El-Hadjar. Et le député de donner sa version des faits, en chiffres et en lettres. Et pour cause, il a assisté aux discussions sur le partenariat aux côtés de Aïssa Menadi, le SG du syndicat de l'entreprise, dont il était l'adjoint. Il en avait résulté un accord transactionnel. Signé par les deux parties le 18 septembre 2001, il portait sur un partenariat basé sur un actionnariat très favorable à ArcelorMittal. Le gouvernement algérien de l'époque qui avait eu connaissance de ce dossier, n'avait pas réagi. Pis, il n'a pas sollicité des experts pour une étude approfondie. Mais ce qui est grave dans cette affaire, c'est quand le ministre actuel de l'industrie et des Mines signale l'existence d'une clause de confidentialité qui consiste à cacher les détails de la transaction aux Algériens. Faut-il croire qu'avec la fin du chapitre partenariat ArcelorMittal, ce dossier ne sera plus rouvert ? La réponse pourrait intervenir juste après la remise en exploitation dans quelques semaines, du haut fourneau n°2. Ce qui permet aux travailleurs de pousser un ouf de soulagement. Notamment les 300 agents qui se préparent, chacun en ce qui le concerne, à relancer la production en couches alternées du minerai en fusion. Presque une année après les premières perturbations techniques et de surprentants arrêts de production suivis de l'arrêt total des installations de production du fer et de l'acier, les 5 000 cadres et agents se préparent au grand show. Il sera porteur de la sueur générée par l'effort commun des premiers et des seconds chargés de la production du fer et de l'acier au niveau des autres installations. C'est pourquoi, le dossier du partenariat ArcelorMittal est pour l'heure mis sous l'éteignoir.