Les appréciations des experts se contredisent sur le phénomène de la traite des personnes. Un expert onusien bat en brèche les conclusions américaines du département d'Etat sur la traite des personnes en Algérie. Au deuxième trimestre 2016, le 16e rapport établi par le département d'Etat américain avait classé l'Algérie dans la catégorie 3 sur la traite des personnes, ce qui signifiait que les classés dans cette catégorie «ne se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l'élimination de la traite, et ne font pas d'efforts pour atteindre cet objectif». Notre ministère des Affaires étrangères dès le 2 juillet 2016 avait réagi dans un communiqué relayé par toute la presse nationale notifiant «son profond regret que l'Algérie soit classée dans une "catégorie 3" par le département d'Etat américain dans son rapport sur la traite des personnes», affirmant que cette classification est «loin de résulter d'une évaluation rigoureuse de la situation». Cette catégorie regroupe des Etats qui «ne se conforment pas pleinement aux normes minimales pour l'élimination de la traite et ne font pas d'efforts pour atteindre cet objectif». Pour l'Etat algérien, «cette classification est loin de résulter de l'évaluation rigoureuse de la situation», reprochant aux auteurs «de puiser surabondamment à des sources approximatives et manquant de crédibilité, et de se fonder sur des informations erronées, voire fallacieuses». Plus équivoque encore, le rapport «ne prend pas l'exacte mesure des efforts significatifs consentis par notre pays en matière de prévention de la traite des personnes, ne rend certainement pas justice à la posture claire et active qui est celle de l'Etat algérien sur cette problématique dans son ensemble», avait rajouté le MAE dans son communiqué de protestation en précisant que «le fléau de la traite des personnes étant un phénomène marginal en Algérie, et étranger aux valeurs et coutumes de la société algérienne», que l'Etat algérien «a traduit son engagement à lutter, avec détermination, contre ce fléau par la mise en oeuvre d'une stratégie nationale en la matière, ainsi que par l'élévation prochaine du Comité interministériel chargé de coordonner les activités liées à la prévention et à la lutte contre la traite des personnes en Comité national, point focal en la matière, placé sous l'autorité directe du Premier ministre pour en rehausser les capacités et l'efficacité». «Dans la conception et la conduite de ses politiques internes et internationales, l'Algérie veille scrupuleusement à une cohérence, et à une constance qu'elle souhaite pouvoir partager avec tous ses partenaires internationaux pour assurer ensemble un avenir qualitativement meilleur à tous les peuples du monde», conclut le communiqué. Un expert onusien en législations relatives à la traite humaine, Mohamed Yahia Matar, a souligné, mardi à Amman, que la lutte contre ce phénomène de la traite des personnes se faisait avec «fermeté», précisant que la législation algérienne relative à la lutte contre la traite humaine «est tout à fait conforme» aux normes internationales. Dans son analyse, l'expert onusien assure que la législation algérienne en matière de lutte contre la traite humaine «est conforme aux normes internationales, car elle présente une définition exhaustive du phénomène, et en définit les cas. La justice et la société civile y font face avec fermeté», a indiqué l'expert dans une déclaration à l'agence officielle APS en marge du premier atelier régional de formation sur «le rôle des institutions nationales des droits de l'homme en matière de lutte contre la traite humaine».