Ça y est, on sait enfin qui est le successeur de Michel Platini. Il est Slovène, a 48 ans, et s'appelle Aleksander Ceferin. Ce que l'on sait sur lui ? Pas grand-chose, si ce n'est que c'est un avocat de formation et qu'il a fait son apparition dans le monde du football en 2005, via un obscur club de futsal, le FC Litija, ce qui l'a conduit, après avoir connu d'autres expériences dans le football slovène, à devenir président de la fédération de son pays en 2011. Par contre, on sait très bien ce qui l'attend à l'UEFA. Et ce qu'il en ressort au premier abord, c'est que le bonhomme a du pain sur la planche. 1-Faire en sorte que la Ligue des champions ne devienne pas une ligue fermée. «Une sorte de superligue fermée, avec juste quelques clubs et sans que la possibilité soit donnée aux autres d'entrer, est hors de question», estimait le Slovène à la fin du mois d'août dans un entretien publié par la BBC, alors que l'accès garanti à la Ligue des champions aux quatre meilleurs clubs des quatre nations les mieux classées à l'UEFA n'était encore qu'une rumeur. «Cela signifierait une sorte de guerre entre l'UEFA et les clubs», ajoutait-il alors. Pas de bol pour le bonhomme, la réforme favorisant les grosses écuries est passée juste avant son arrivée au pouvoir, et il ne sera pas évident de faire bouger les meubles maintenant que celle-ci est ancrée. Ceferin aura sans doute à cœur de gratter de nouveaux droits pour les formations les plus défavorisées par cette réforme et devra se montrer créatif pour y parvenir. Sortir de l'ombre de Gianni Infantino Fustigé pendant toute la campagne par ses détracteurs pour sa présumée inexpérience le nouveau président de l'UEFA n'était autre qu'un candidat docile placé par Gianni Infantino. C'est, du moins, ce que n'a cessé de marteler le clan de Michael van Praag, son seul adversaire tout au long de la campagne. Une enquête du magazine norvégien Josimar va aussi dans ce sens. Aleksander Ceferin a donc deux ans et demi (durée de son mandat) pour imprimer sa patte sur l'UEFA et ainsi sortir de l'ombre de son mentor présumé. Rendre l'UEFA plus «transparente» L'avantage, c'est que l'ami Aleksander a des idées de réformes à faire passer, et qu'il pourrait, par exemple, devenir l'homme de la fin du cumul des mandats au sein de l'instance européenne. «On ne peut pas être président de l'UEFA ou membre du comité exécutif pendant vingt ans, ce n'est pas possible. Quand vous êtes là depuis si longtemps, vous pensez que l'instance vous appartient», déclarait-il en pleine campagne. Autre promesse de campagne, «mettre l'accent sur la sécurité et l'intégrité, protéger le jeu des pratiques malveillantes comme le dopage et les paris illégaux», comme il l'avait déclaré dans un entretien au Monde. Le but de ces manœuvres ? Rendre l'UEFA «plus transparente». Bon courage. Ne pas repartir trop vite en campagne Le mandat de Ceferin ne s'étendra que sur deux ans et demi, temps qu'il restait à Michel Platini à la tête de l'UEFA. Ce qui présente deux risques. Le premier, c'est que le Slovène n'ait pas le temps de faire grand-chose avant la prochaine élection. La seconde, c'est qu'il ne fasse rien du tout et reparte trop vite en campagne pour anticiper son prochain mandat. Mais résistera-t-il à la tentation ? Revoir ses goûts musicaux Hier, à l'occasion du congrès de l'UEFA à Athènes qui l'a investi à la tête de l'organisation, le Slovène a prononcé un discours lors duquel il a cité un tube de The Scorpions, «Wind of change». Un poil ringard, surtout qu'en face, son adversaire Van Praag a fait l'effort d'utiliser des paroles des Rolling Stones. Bref, espérons qu'il profite de ses pauses pour faire le tri dans sa playlist iTunes.