«Le gouvernement de Navarre est très sensible à la situation du peuple» du Sahara occidental, a déclaré son président Uxue Barkos lors d'une réunion qu'il a tenue avec le ministre sahraoui de la Coopération Bulahi Mohamed Fadel. Tout en reconnaissant ce lien «affectif particulier qu'a le gouvernement de Navarre avec le peuple sahraoui», a rapporté la presse espagnole, Uxue Barkos a mis en évidence l'implication de cette région espagnole autonome dans les projets de coopération notamment dans les secteurs de la santé et de l'éducation et l'aide alimentaire. La réunion entre les deux responsables espagnol et sahraoui a permis entres autres, ajoute-t-on, de discuter de la possibilité pour le gouvernement de Navarre de formaliser un accord-cadre avec les autorités sahraouies afin «de conférer à cette coopération un caractère stable et continu». Cet accord, rentrera en vigueur lors de la prochaine planification de coopération entre les deux autorités», ajoute la même source. Les réfugiés sahraouis sont les principaux bénéficiaires de l'aide publique au développement octroyée par le gouvernement provincial de Navarre qui a alloué depuis 2007, un montant estimé à 3,5 millions d'euros, aux camps de réfugiés destiné principalement à l'aide alimentaire, la santé et l'éducation, souligne-t-on. Par ailleurs, le président de la fédération des municipalités de Navarre, Pablo Azcona, a pour sa part, exprimé au ministre sahraoui de la coopération «la solidarité totale des entités locales de Navare avec le peuple sahraoui». Les deux responsables ont partagé, signale-t-on, leur désir de «renforcer la coopération en donnant un nouvel élan au jumelage entre les villes de Navarre et du Sahara occidental». Le président de la fédération s'est engagé, ajoute-t-on, «à ne ménager aucun effort pour renforcer la solidarité de Navarre avec le peuple sahraoui» en rappelant à cet effet «que les deux fonds de la coopération pour le développement municipal et celui de la fédération sont destinés à la coopération pour le développement ou l'aide d'urgence». Le ministre sahraoui a par ailleurs expliqué, lors de cette réunion, «la situation actuelle difficile que vivent ces derniers mois, les réfugiés sahraouis à cause de la détérioration de leurs infrastructures et de leurs foyers en raison des inondations du mois d'octobre dernier». Le responsable sahraoui a également évoqué «les tensions croissantes avec le Maroc», comme l'a indiqué la fédération des municipalités de Navarre dans un communiqué. Par ailleurs, le Conseil municipal de la mairie de Gijon vient d'approuver un accord de coopération avec l'Association asturienne de solidarité avec le peuple sahraoui, d'une valeur de 250 000 euros destinée au développement de programmes et de projets de coopération, comme l'a indiqué dans une conférence de presse, le porte-parole de la ville, Fernando Couto. L'élan de solidarité de la société civile et également d'entités élues espagnoles se consolide de plus en plus avec le peuple sahraoui qui souffre depuis plus de 40 ans d'occupation marocaine. A cet effet, l'association «Hurria-Sahara» qui relève de la commune de Guipuscoa dans la communauté du pays basque vient de lancer une campagne de collecte de médicaments qui s'étalera jusqu'au 4 octobre prochain, afin «d'aider à soulager les souffrances du peuple sahraoui», a indiqué l'association dans un communiqué. Le Sahara occidental est la dernière colonie en Afrique occupée par le Maroc depuis 1975 après le retrait des forces espagnoles. Ce territoire est soumis au processus de décolonisation dans le cadre de l'ONU qui a parrainé le cessez-le-feu entre le deux belligérants (Front Polisario-Maroc).