Quelque 75 000 personnes sont coincées dans un no man's land désertique entre les deux pays. Entre les «bermes», les deux murs de sable qui marquent la frontière avec la Syrie, dans la zone démilitarisée sous contrôle jordanien, 75 000 Syriens s'entassent dans deux camps informels. La frontière jordanienne leur est résolument fermée. L'aide humanitaire arrive au compte-gouttes, et la mort les guette. Mais ils continuent d'affluer par milliers, fuyant les combats dans le Sud syrien. Leur situation est devenue plus précaire encore depuis l'attaque, le 21 juin, du poste-frontière de Roukhban, qui a fait sept morts parmi les gardes-frontières jordaniens. Désormais considérés comme une menace sécuritaire par Amman, ces réfugiés pourraient être relocalisés en territoire syrien, davantage isolés de l'aide, selon un plan en discussion entre les autorités jordaniennes et les Nations unies.