C'est officiel ! Le gouvernement tunisien a annoncé, vendredi, son intention d'annuler «définitivement» la taxe touristique de sortie du territoire pour les Algériens. Cette décision entrera en vigueur dans le cadre de la loi de finances 2017, a déclaré Lamia Zribi, ministre des Finances, lors de son intervention à la radio privée tunisienne FM. Lamia Zribi intervenait en marge d'un point de presse sur la loi de finances 2017. Elle a affirmé que cette taxe touristique de sortie de la Tunisie, fixée à 30 DT, a été «définitivement annulée». La décision, une fois confirmée, entrera en vigueur avec la loi de finances 2017. La taxe touristique, depuis son entrée en vigueur en septembre 2014, n'a cessé de susciter la colère des touristes ou commerçants algériens, qui protestaient souvent aux frontières. Les autorités algériennes, quant à elles, appelaient depuis cette date à la «compréhension», avant de finir cet été par envisager l'application de la réciprocité. Une alternative que le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a pourtant écarté en 2014. Il affirmait que «cette taxe ne relève pas de mesures discriminatoires ou arbitraires» et l'Algérie «ne doit pas l'appréhender sous l'angle de la réciprocité». Il a expliqué, à la même période, que «ces mesures seront appliquées à tous arrêtés par le gouvernement tunisien et ce, conformément à la loi en vigueur en Tunisie. Elles ne sont ni discriminatoires ni arbitraires», insistait-il, faisant savoir son respect à la décision du pays voisin, «confronté à des difficultés économiques et des tensions politiques». Les interventions du ministre ne suffisaient pas à calmer les touristes et commerçants algériens. Ils ne cessaient pas de protester contre cette taxe touristique. Début août 2016, des dizaines de citoyens ont une fois de plus appelé à l'annuler, en bloquant la route menant au passage frontalier de Bir El-Ater, dans la wilaya de Tébessa. L'ambassadeur d'Algérie en Tunisie, Abdelkader Hadjar, avait alors affirmé que ces protestations étaient menées par des «trabendistes» et non pas des touristes. Il estimait que les Algériens visitant une ou deux fois par an la Tunisie ne seront pas affectés par cette taxe. «Cela ne concerne que les gens qui entrent plusieurs fois par jour en territoire tunisien, certains y entrent trois à cinq fois», a-t-il affirmé. M. Hadjar avait ensuite déclaré que «les Algériens qui ne veulent pas payer 30 DT aux autorités tunisiennes n'ont qu'à rester en Algérie et ne pas venir en Tunisie». Il réitérait ensuite les propos de Ramtane Lamamra affirmant que «l'instauration d'une taxe par la Tunisie à l'égard des non-résidents est une décision souveraine de l'Etat tunisien», qui «ne cible pas les Algériens en particulier». Les étrangers devront s'acquitter de cette taxe à leur sortie de Tunisie «par voies terrestre ou maritime». L'ambassadeur d'Algérie en Tunisie a même critiqué des députés algériens exigeant l'application de la réciprocité, soulignant néanmoins que «rien n'empêchait les parlementaires algériens d'adopter une mesure similaire».