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L'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales

En cette circonstance, permettez moide remercier le général major Saïd Bey, commandant de la 2e Région miliaire, ainsi que le général Hamid Meftah de m'avoir permis de donner cette conférence au sein de cette prestigieuse école qui a formé des cadres brillants pour l'ANP, me rappelant les conférences données, ici, il y a plus de 30 ans entre 1975/1976. Ainsi que l'école militaire interarmes de Cherchell en 1998 et récemment à l'école supérieure de police de Châteauneuf. (1) Dans l'économie mondialisée d'aujourd'hui aucun prix n'a plus d'importance que celui du pétrole brut. Plus de 80 millions de barils sont produits et consommés chaque jour, dont la plus grande partie est vendue sur les marchés internationaux . Puisqu'il s'agit d'aborder le thème « l'Algérie face aux nouvelles mutations énergétiques mondiales », permettez moi de rappeler le succès diplomatique de la dernière réunion d'Alger dont j'ai eu l'honneur d'être membre de la délégation officielle algérienne, succès dû à Son Excellence M. Abdelaziz Bouteflika, président de la République, qui a suivi de près tous les travaux, de l'important travail de coulisse de M. Abdelmalek Sellal, Premier ministre, sans oublier celui de M. Noureddine Bouterfa, ministre de l'Energie.
En cette circonstance, permettez moi de remercier le général major Saïd Bey commandant de la 2ème Région miliaire ainsi que le général Hamid Meftah de m'avoir permis de donner une conférence au sein de cette prestigieuse q école qui a formé des cadres brillants pour l'ANP, me rappelant les conférences données, ici, il y a plus de 30 ans entre 1975/1976. Ainsi que l'école militaire interarmes de Cherchell en 1998 et récemment à l'école supérieure de police de Châteauneuf. En ces moments de grands bouleversements géostratégiques, rendons rendant urgent une cohésion nationale, rassembler au lieu de diviser, où existe un lien dialectique entre sécurité et développement, rendons hommage à nos forces de l'ANP, à toutes nos forces de sécurité, la DGSN, la gendarmerie nationale pour la stabilisation du pays. 1.-Les nouvelles mutations énergétiques et les dix déterminants prix du pétrole Premièrement, l'élément central de la détermination du prix du pétrole entre 2017/2020 est la croissance de l'économie mondiale. Entre 2020/2030, aucun expert ne pouvant prévoir au delà, du fait des importantes nouvelles mutations. Selon le rapport Perspectives de l'Economie Mondiale présenté du 4 octobre 2016 du Fonds monétaire international (FMI), contrairement aux prévisions euphoriques de certains experts, le cours du pétrole s'établirait à 51 dollars en moyenne annuelle pour 2017. Mais le plus inquiétant c'est le prix de cession du gaz traditionnel représentant un tiers des recettes de Sonatrach avec une prévision de 50% en 2020. Or, selon le FMI a atteint son cours le plus bas en douze ans en raison certes dû à la chute des cours du pétrole, mais également par la vigueur de l'offre russe en gaz naturel et par l'affaiblissement de la demande asiatique. Deuxièmement, du côté de l'offre, nous assistons à une hausse plus rapide que prévu de la production de pétrole (non conventionnel) des USA qui bouleverse toute la carte énergique mondiale. Ils sont passés de 5 millions de barils/jour de pétrole à un niveau fluctuant entre 8,5 et 9,5 millions de barils jour entre 2014/2016 . Les Etats-Unis, toujours grand importateur actuellement, devraient devenir le plus grand producteur de pétrole brut (tenant compte consommation intérieure) devant l'Arabie Saoudite et la Russie. Selon The Telegraph, les Etats-Unis, devraient pénétrer fortement dès 2016 le marché mondial avec des quantités sans précédent de gaz naturel liquéfié (GNL) 30 projets sont en cours de réalisation, grâce au gaz et le pétrole de schiste pesant ainsi sur le marché mondial du GNL où l'Algérie fait partie des principaux exportateurs avec le Qatar , la Russie, le Nigeria l'Australie et bientôt d'autres pays africains. Troisièmement, les rivalités au niveau de l'OPEP dont certains ne respectent pas les quotas, de la rivalité Iran-Arabie Saoudite (plus de 35% de la production OPEP). Cela rentre dans le cadre géostratégique avec l'Occident dont les USA pour affaiblir la Russie. L'Arabie Saoudite est le seul pays producteur au monde actuellement qui est en mesure de peser sur l'offre mondiale, et donc sur les prix, tout dépendant d'une entente entre les USA et l'Arabie Saoudite pour déterminer le prix plancher, encore que cette entente pourrait se déplacer dans un proche avenir avec une entente avec l'Iran. Quatrièmement, la stratégie expansionniste russe dont le géant Gazprom, pour le gaz (45 000 milliards de mètres cubes gazeux de réserve) à travers le North Stream et le South Stream (ce dernier gelé actuellement) d'une capacité prévu de plus de 125 milliards de mètres cubes gazeux pour approvisionner l'Europe, sans compter les nouvelles canalisations vers l'Asie. La Russie a besoin de financement, les tensions en Ukraine n'ayant en rien influé sur ses exportations en Europe où sa part de marché a été de 30% entre 2013/2015. Cinquièmement, du retour sur le marché de la Libye pouvant aller facilement vers 2 millions de barils/jour, de l'Irak avec 3,7 millions de barils jour (réservoir mondial à un coût de production inférieur à 20% par rapport à ses concurrents) pouvant aller vers plus de 8 millions/jour. Et surtout l'Iran après les accords sur le nucléaire se concrétisent avant le 30 juin 2015, ayant des réserves de 160 milliards de barils de pétrole lui permettant facilement d'exporter entre 4/5 millions de barils jour et le deuxième réservoir de gaz traditionnel avec plus de 34 000 milliards de mètres cubes gazeux , sans compter qu'il aura alors accès aux quelques 100 milliards de dollars bloqués dans les banques étrangères, qui pourront augmenter ses exportations et attirer les investissements étrangers. Sixièmement, les nouvelles découvertes dans le monde notamment en offshore notamment en Méditerranée orientale (20 000 milliards de mètres cubes gazeux expliquant en partie les tensions au niveau de cette région) et en Afrique dont le Mozambique qui pourrait être le troisième réservoir d'or noir en Afrique et les nouvelles technologies permettent l'exploitation et la réduction des couts des gisements marginaux de gaz et pétrole de schiste d'environ 30/40%. Septièmement, les USA/Euro qui représentent actuellement plus de 40% du PIB mondial pour une population inférieure à un milliard d'habitants poussent à l'efficacité énergétique avec une prévision de réduction de 30%. Huitièmement, les tendances à sont à une nouvelle division et spécialisation internationale avec la concentration de l'industrie manufacturière forte consommatrice d'énergie en Asie qui absorbera 65% de la consommation mondiale horizon 2030, notamment l'Inde et la Chine. Les relations clients –fournisseurs seront à leurs avantages, pour avoir des avantages comparatifs et pousseront à la baisse des prix. Neuvièmement, l'occupation par les terroristes de champs pétroliers et gaziers les écoulements au marché noir notamment en Irak pour un baril entre 30/40 dollars et dixièmement, l'évolution des cotations du dollar et l'euro, toute hausse du dollar, bien que n'existant pas de corrélation linéaire, pouvant entraîner une baisse du prix du baril. 2.- Les perspectives futures du cours du pétrole Qu'en a-t-il été lors de la réunion d'Alger qui a été une grande réussite diplomatique et celle de la réunion d'Istanbul en attendant la réunion de Vienne le 30 novembre 2016 et les perspectives pour le marché pétrolier et gazier ayant trait essentiellement à la transition énergétique 2020/2030 Cette réunion a été axée comme celle d'Alger souvent oublié par les médias sur la transition énergétique 2020/20360/2040, avec la publication d'un rapport consacré aux énergies renouvelables intermittentes. Le rapport note que les énergies renouvelables représentent en 2016 plus de 30% de la capacité totale de production électrique installée dans le monde et 23% de la production totale d'électricité, que le e financement des EnR est d'environ 286 milliards de dollars en 2015 représentant 154 GW de nouvelles capacités en 2015, dépassant de loin l'investissement dans la production conventionnelle (+97 GW) Ain si le rapport met en relief trois facteurs essentiels : premièrement, la définition de règles du marché assurant un système d'énergie durable en accord avec les objectifs du trilemme, y compris les règlementations clairement définies en matière d'émission de CO2; deuxièmement, l'instauration des marchés de capacité pouvant "permettre d'assurer la sécurité en termes d'approvisionnement en complément de marchés basés uniquement sur les énergies qui se révèlent "souvent insuffisants pour garantir un approvisionnement fiable et enfin le développement plus poussé des méthodologies en matière de prévisions météorologiques pour garantir une meilleure fiabilité et faire rapidement face à la variabilité du vent et du soleil Quant aux perspectives pour le marché pétrolier, elles sont aléatoires. Selon l'AIE dans son rapport mensuel de septembre 2016, le marché pétrolier devra prendre son mal en patience, la perspective d'un rééquilibrage prochain s'éloignant sous l'effet d'une demande pénalisée par des incertitudes économiques et d'une offre qui reste abondamment alimentée. En effet, la stabilisation des prix est difficile car la dynamique offre-demande ne change pas significativement au cours des prochains mois et le premier semestre 2017, du fait que la production continuera à surpasser la demande. C'est que la production de l'or noir en Russie s'est chiffrée à plus de 10,5 millions de barils par jour, tandis que celle du royaume saoudien a atteint 10,3 millions de barils ces derniers mois sans compter le bouleversement de la carte énergétique par le pétrole et le gaz de schiste américain dont les couts ont baissé de 30/40%, la stratégie de l'Arabie saoudite, qui chercherait à « tuer » les producteurs de schiste américain, ayant atteint ses limites n'étant pas certain que les extractions de pétrole non conventionnel s'effondrent réellement outre-Atlantique - en tout cas pas au rythme attendu, la production variant durant l'année 2016 entre 8,5 et 10 million de barils/jour. Attention de s'en tenir qu'aux facteurs conjoncturels qui peuvent peser sur la hausse des prix transitoirement comme les incendies autour de Fort McMurray dans l'ouest du Canada en mai 20169 qui ont fait baisser la production pétrolière du pays (environ 1,2 million de barils en moins chaque jour), les troubles dans la région du delta du Niger au Nigeria et d'autres petites perturbations comme la baisse des exportations pétrolières irakiennes transitant par le Kurdistan ou la grève de trois jours qui a touché l'industrie pétrolière au Koweït ( ayant fait chuter la production du pays d'environ 1,7 million de barils par jour et l a hausse transitoire de la demande en Chine qui a reconstitué ses stocks(1). Aussi, comme annoncé dans le dernier rapport du Forum Economique Mondial (2016/ DAVOS) le monde est à l'aube d'une nouvelle révolution industrielle qui modifiera les rapports de force au niveau mondial et une recomposition du pouvoir énergétique mondial. Deux pays la
Russie qui ont pourtant les plus importantes réserves, la Russie qui a investi dans les nanotechnologies ( (l'infiniment petit) et l'Arabie Saoudite qui a prévu 2000 milliards de dollars d‘investissement pour préparer l'après pétrole. Car si le monde est passé de l'ère du charbon à l'ère du pétrole, cela ne signifiait pas que n'existait plus de réserves de charbon ( 200 ans de réserves contre 40/50 ans pour le pétrole), mais que des nouvelles technologies ont été mis en place renvoyant toujours au fondement du développement l'économie de la connaissance (1). Les réserves sont fonction du vecteur prix international cout, pouvant découvrir des milliers de gisements non rentables au vu des mutations énergétiques mondiales. Aussi c'est une erreur stratégique de raisonner sur un modèle de consommation énergétique linéaire, en misant sur la rigidité de l'offre, qui provoquerait à moyen terme, faute d'investissement, une montée inexorable des prix vers des sommets, 100, 200, voire 250 dollars le baril. C'est que l'analyse des nouvelles mutations énergétiques va à contre-pieds de tous ces raisonnements mécaniques qui sont démenties par la dure réalité économique. (A suivre)


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