Plusieurs chefs d'Etats africains dont le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, se sont réunis, hier à Lomé, capitale togolaise, pour réfléchir sur les moyens de sauver la sécurité maritime, en mettant en place un plan visant à protéger les mers et les océans. Le sommet qui a pour thème «sûreté et sécurité maritime et le développement en Afrique», vise à garantir la paix, la sécurité et la stabilité, mais aussi à faire de l'espace maritime africain, un véritable levier pour le développement économique du continent. Conscients de la nécessité d'assurer la sécurité à l'espace maritime confronté à de nombreux risques et dangers, les chefs des Etats africains se sont réunis hier pour établir une feuille de route sur la sécurité maritime. Cette session devrait capitaliser sur les résultats des sommets de Yaoundé, en juin 2013, et des Seychelles en février 2015, dans l'objectif de se doter de nouveaux outils afin de renforcer l'échange d'information et la coopération contre ces fléaux qui entravent leur développement. A savoir que le trafic maritime en Afrique est confronté à une recrudescence de la piraterie. Alors que la situation s'est apaisée dans le Golfe d'Aden, à l'est du continent, c'est désormais le Golfe de Guinée - et ses 5 700 km de côtes - qui fait figure de nouvel épicentre de la piraterie maritime en Afrique. Il faut noter qu'au moins 27 attaques de bateaux, dont les vols, kidnappings ou tentatives échouées, ont été dénombrées par l'Organisation maritime internationale (OMI) depuis avril sur les côtes d'Afrique de l'Ouest contre deux seulement en Afrique de l'Est. Du Sénégal à l'Angola, les 17 pays du golfe de Guinée - dont les capacités de surveillance et de défense maritime sont limitées et disparates - tentent depuis quelques années de renforcer leurs moyens d'intervention et de mettre en place une collaboration régionale plus étroite. Des centres de coordination régionaux commencent à apparaître, mais les progrès sont lents et les moyens limités, d'où l'idée de se doter d'une charte contraignante, qui instituerait notamment un mécanisme de financement. Quelque 43 pays sont représentés dans la capitale togolaise, dont 18 par leur chef d'Etat, sur les 54 pays que compte l'Union africaine. Un chiffre important pour un sommet extraordinaire de l'UA, démontrant l'enjeu crucial de la rencontre qui devrait déboucher sur la signature d'une charte sur la sécurité et la sûreté maritime en Afrique, adoptée par consensus. La charte vise entre autres, à prévenir et réprimer la criminalité nationale et transnationale notamment le terrorisme, la piraterie, les vols à main armée à l'encontre des navires, le trafic de drogues, le trafic de migrants, la traite des personnes et les trafics illicites connexes de tous genres en mer, ainsi que la pêche illicite. Il est également question de protéger l'environnement en général et l'environnement marin dans l'espace des Etats côtiers et insulaires, en particulier, mais aussi de promouvoir et renforcer la coopération dans les domaines de la sensibilisation de l'environnement maritime, la prévention par l'alerte précoce et la lutte contre la piraterie. Aussi, il est prévu dans ce contexte la création d'institutions nationales, régionales et continentales appropriées. Le ministre togolais des Affaires étrangères a indiqué vendredi lors d'une conférence de presse que l'adoption de cette charte contraignante sur la sécurité maritime devrait être effective samedi car toutes les conditions ont été rassemblées pour permettre un bon déroulement des travaux. Les travaux préparatoires au sommet extraordinaire pour l'élaboration de la charte se sont déroulés avec la participation de plusieurs experts, chercheurs, universitaires de haut niveau.