Amar Saâdani a été évincé du secrétariat général du parti du Front de libération nationale. La nouvelle s'est propagée telle une trainée de poudre. Djamel Ould Abbès lui succède officiellement. L'information était donnée en boucle par la chaine Ennahar, qui a retransmis en direct les travaux du comité central du FLN à partir de l'hôtel El-Aurassi. Cette rumeur avait circulé dans les coulisses, derrière des personnalités généralement très bien informées. C'est le 22 octobre lors de la réunion du CC du FLN, disait-on, que le SG partira. «Saâdani devrait annoncer officiellement sa démission de la chefferie du FLN», pour être remplacé par Djamel Ould Abbès qui «sera chargé d'organiser les affaires internes du parti FLN» comme rapportait par la chaîne TV Ennahar. «Djamel Ould Abbès sera nommé officiellement secrétaire général du FLN» par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, qui est en même temps président d'honneur du Front de libération nationale, sitôt la démission de Saâdani déposée. Une démission paraissant imposée. Cette démission était suspendue depuis la dernière sortie médiatique à l'hôtel Riad. Les opposants FLN à Saâdani se sont préparés depuis et avant ses attaques contre des personnalités de très haut rang pour précipiter sa chute après le discours séditieux accusant Belkhadem, et surtout l'ancien chef des services de renseignement, le général Toufik, d'agissements graves. Saâdani dans les commentaires du citoyen commun n'aurait pas attaqué le général Toufik à la retraite s'il n'avait pas des garanties, et s'il n'était pas autorisé. Par qui ? Le mystère reste entier. Donc, après le discours incendiaire de Sidi Fredj, le limogeage du secrétaire général du FLN a fait les choux gras de la rumeur, avant même que la nouvelle de sa démission, puis de son remplacement par Ould Abbès, ne soit largement diffusée par des médias électroniques. Menés par Belayat, les frondeurs du FLN s'étaient préparés à perturber la réunion du comité central programmée le 22 octobre 2016 à l'hôtel El-Aurassi. Les opposants à la direction actuelle du parti se sont ravisés à brouiller la réunion du comité central à la suite de l'info faisant état du départ de Saâdani. Les frondeurs qui se sont retirés dans une villa non loin des Sources ont attendu patiemment l'annonce de la démission et le transfert des pouvoirs à Ould Abbès. Cette épisode de la vie politique en Algérie reflète bien le fait que les décisions importantes d'Etat ne sont prises à la légère, et que le machiavélisme de certains hommes politiques ne tient souvent qu'à un fil, même s'il est de soie.