Les procureurs généraux exerçant dans les différentes cours du pays ont commencé à mettre en application les dernières directives du ministre de la Justice, garde des Sceaux, visant à combattre la corruption, les passe-droits et les autres fléaux qui «gangrènent» la société. Tout a commencé après les déclarations du ministre du Commerce, accusant certaines parties dont un importateur qui avait menacé les fonctionnaires de sa structure. Selon M. Bekhti Belaïb, la personne en question et par le biais de ses «connaissances» avait réussi a débloquer des conteneurs saisis à Alger pour des raisons de non-conformité. Les conteneurs en question avaient été déclarés comme étant des produits alimentaires alors qu'à l'intérieur, il y avait des pièces détachées pour véhicules, dont l'origine était inconnue, selon les déclarations du ministre du commerce. En réaction à ces accusations, Tayeb Louh qui intervenait au niveau de l'hémicycle du Parlement a déclaré que les portes des parquets sont ouvertes à tout ceux qui ont des dossiers sur la corruption, invitant les citoyens a aider la justice à combattre ce fléau. «J'invite les citoyens à s'impliquer dans la lutte contre la corruption en présentant aux parquets des dossiers relatifs à cette calamité qui «gangrène» notre société», a-t-il fait savoir. Lors de son intervention devant les membres de l'Assemblée populaire, le ministre de la Justice, garde des Sceaux, avait rassuré les citoyens, indiquant que la justice est au-dessus de tous. Tayeb Louh a indiqué que les procureurs généraux recevront les plaintes et doléances des citoyens et devraient ouvrir des enquêtes même si les plaignants n'ont pas de preuves, a-t-il indiqué. Encouragés par les déclarations du ministre de la Justice, de nombreux citoyens ont saisi les cours de justice sur leurs différents dossiers litigieux. Le procureur général de la wilaya de Khenchela ouvre ses portes aux citoyens chaque premier jour de la semaine. Durant chaque lundi, une dizaine de citoyens ayant des cas litigieux exposent leurs problèmes au procureur général à son bureau. C'est le cas des membres d'une famille dans la wilaya de Khenchela qui avaient essuyé auparavant un refus du parquet à leur demande, visant à ouvrir une enquête sur un scandale foncier situé en plein centre-ville. Les membres de cette famille accusent entre autres les services du Cadastre, un huissier de justice, un écrivain public et deux personnes dans cette affaire. «L'un de nos adversaires (un millionnaire) était jusqu'ici intouchable. Nous espérons qu'il sera incriminé cette fois-ci», a déclaré un membre de cette famille. Notre interlocuteur a ajouté que les membres de la famille avaient présenté au nouveau procureur général de Khenchela un dossier accompagné de pièces justificatives. Ecoutons-le : «Notre dossier comporte des preuves concrètes sur, notamment, la falsification d'un document par les services du Cadastre. Dans cette affaire, n'importe qui pourrait constater le faux et usage de faux, les fausses déclarations et la destruction des biens d'autrui. Plusieurs autres cas similaires et litigieux ont été déposés sur les tables des parquets dans plusieurs wilayas du pays où les procureurs généraux se sont chargés de faire la lumière et d'accorder à chacun ses droits. En somme, les procureurs généraux des différentes cours de justice du pays se sont engagés à mettre en application et à la lettre les nouvelles directives du ministre de la Justice. Ces derniers, qui désormais sont «couverts» par le premier patron de cette institution judiciaire semblent décidés à aller jusqu'au bout pour faire triompher la justice.