Intervenant lors de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre de la Justice, garde des Sceaux, M. Tayeb Louh, a indiqué que le processus de la réforme de la justice et l'introduction des nouvelles technologies dans l'action judiciaire avaient permis de rapprocher la justice du citoyen. En effet, le processus de la réforme de la justice et l'introduction des nouvelles technologies dans l'action judiciaire «ont permis de rapprocher la justice du citoyen, notamment en ce qui concerne la délivrance du certificat de nationalité, du casier judiciaire et des documents de la cour suprême», a indiqué M. Louh, en réponse à une question orale posée par le député Chérif Chibane lors de la séance plénière de l'Assemblée populaire nationale (APN) concernant la création d'un tribunal dans la daïra d'Achaâcha (Mostaganem). Le plan d'action sur la réforme de la justice «est axé sur la dotation du secteur de la justice en structures judiciaires, tout en accordant la priorité aux régions éloignées», a rappelé M. Louh, évoquant l'ouverture d'une cour de justice à Tindouf et d'une autre à Souk-Ahras, en vue de limiter les déplacements des citoyens. L'ouverture d'un tribunal ou d'une annexe dans la daïra d'Achaâcha s'inscrit dans le cadre de la stratégie du ministère, a indiqué M. Louh. Malgré les efforts de l'Etat et du ministre de la Justice, certains magistrats trouvent du mal à «décoller» pour faire évoluer le secteur. Des citoyens dans certaines wilayas de l'Est et de l'Ouest du pays attendent des suites à leurs plaintes déposées depuis plusieurs années. C'est le cas de certains habitants de la wilaya de Khenchela qui se voient même refuser l'ouverture d'enquêtes judiciaires relatives aux dossiers transmis devant le parquet. Pourtant, les instructions du ministre de la Justice données aux procureurs généraux sont claires, à savoir l'ouverture des portes des cours aux citoyens et le déclenchement systématiques des enquêtes et ce même en l'absence de preuves. Le ministre de la Justice a également répondu à une question de l'islamiste Hassan Aribi au sujet de la mise sous contrôle judiciaire de 3 dirigeants de l'ex-Fis dissous. Les concernés Ahmed Ben Mohamed, Kamel Guemmazi et Abdelkader Boukhamkham, avaient été mis sous cette mesure de sûreté, après avoir organisé une manifestation «non autorisée» à Alger. M. Tayeb Louh a précisé que ses services n'avaient reçu aucune plainte à ce sujet. La justice a été jusqu'ici clémente avec les membres et les dirigeants du Front Islamique dissous à l'origine de la décennie noire, qui a coûté la vie à plus de 250 000 Algériens. Si le parti de ce mouvement a été dissous sur papiers, les militants et surtout ses dirigeants n'ont jamais cessé d'activer sur le terrain. Jusqu'à ce jour, Ali Belhadj, Ali Djedou et consorts organisent non seulement des réunions et des rassemblements illégaux mais continuent d'inciter les citoyens à l'anarchie et à la rébellion. C'est également le même cas pour les autres partis islamistes qui activent en contradiction avec la Constitution, notamment l'article 42 qui stipule, je cite : «L'article 42 de la Constitution interdit la création de partis fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexe corporatiste ou régionale.» Cela d'une part. D'autre part et s'agissant des affaires de détournement du foncier agricole, le ministre de la Justice a ajouté que la justice «joue pleinement son rôle» et «tranchera ces affaires conformément à la loi», rappelant que «quel que soit le mis en cause, la justice assumera son rôle en ce qui a trait à la protection des terres agricoles et à la lutte contre le crime».