Pour le président du Forum des chefs d'entreprise, Ali Hadad, il est important que le secteur privé s'implique davantage dans l'investissement énergétique afin de réussir le programme de la transition énergétique qui est, selon lui, une étape cruciale de la transformation de l'économie algérienne. En marge d'une rencontre organisée par le FCE sous le thème «Quelle transition énergétique pour l'Algérie ?», hier à l'hôtel l'Aurassi, le patron des patrons, rappelant la crise économique qui a touché le pays suite à la chute brutale des prix du pétrole, a insisté sur l'importance de poursuivre le programme de la transition énergétique. De ce fait, il a exhorté le secteur privé à s'y impliquer davantage pour «pouvoir entreprendre et investir dans ce secteur névralgique», a-t-il souligné. Selon le président du FCE, «il faudra dans ce cas concevoir un cadre juridique et réglementaire adapté pour encourager l'investissement tout en préservant les intérêts suprêmes de l'Algérie. S'il y a un secteur où il serait judicieux de faire valoir la préférence nationale, c'est bien celui de l'énergie». Dans le même sujet, Ali Haddad a rappelé que son institution donne une importance majeure à ce secteur indispensable pour la diversification de l'économie nationale et a conscience que ce secteur pourrait être un levier de croissance et de création d'emplois. «La transition énergétique est une thématique centrale et un axe de travail majeur du plan d'action du FCE. Je saisis donc l'opportunité de cette conférence pour annoncer que le FCE organisera en 2017 avec des partenaires du secteur public une grande rencontre pour encourager la production nationale de biens et de services dans le secteur de l'énergie», a-t-il expliqué. Par ailleurs, le président du FCE a présenté, lors de son discours, des chiffres sur la consommation de l'énergie du pays à l'horizon 2030. Dans ce sens, il a souligné que «le programme du président de la République a fixé le cap. Il prévoit, une puissance totale de 22 000 mégawatts dédiés à la seule consommation locale. Il projette de développer un large éventail de filières technologiques où le photovoltaïque et l'éolien se taillent la part du lion avec respectivement 13 575 mégawats et 5010 mégawats, le reste étant réparti entre l'énergie solaire thermodynamique, la biomasse, la cogénération et la géothermie». Sur ce volet, Ali Haddad a attiré l'attention sur l'importance d'étudier la conjoncture économique frappée par la crise pétrolière. «Nous ne pouvons ignorer non plus la baisse drastique des exportations d'hydrocarbures et des recettes fiscales pétrolières et l'augmentation de la consommation interne à laquelle il faudra faire face progressivement et qu'il faudra rationaliser», a-t-il expliqué. Dans ce sens, il a insisté sur la nécessité de «trouver des solutions pour réduire la consommation des secteurs énergivores et en améliorer l'efficacité énergétique et les performances tout en réduisant l'impact sur l'environnement». De sa part, la secrétaire générale du ministère de l'Energie, Fatma-Zohra Talantikit, présente à la rencontre, a indiqué que son département projette de «créer une industrie des énergies renouvelables qui touchera tous les éléments de la chaîne de valeurs. L'Algérie dispose de compétences avérées dans ce secteur».