L'Union européenne (UE) devrait mettre à profit l'adhésion du Maroc à l'Union africaine (UA) pour relancer les négociations entre Sahraouis et Marocains en vue de régler le conflit particulièrement long du Sahara occidental, a estimé l'eurodéputée Diane Dodds. Dans une question écrite adressée à la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, la députée européenne s'est interrogée sur les efforts entrepris par l'UE pour faciliter des «discussions constructives» entre les gouvernements sahraoui et marocain en vue d'une solution définitive au conflit. L'UE s'est attelée ces dernières années à appuyer les efforts des Nations unies qui s'efforcent de parvenir à un règlement au Sahara occidental depuis le retrait de l'Espagne en 1976. En effet, l'UE affirmait à chaque occasion qu'elle soutenait les efforts du Secrétaire général des Nations unies pour parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental dans le contexte d'arrangements conformes avec les buts et principes de la Charte de l'ONU. Le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, a exprimé, il y a quelques jours, son souhait de voir l'UE jouer un rôle actif au Sahel et au Maghreb en soutien à l'UA. «Maintenant que le Maroc a réintégré l'UA, il y a peut-être des choses que nous pourrons faire», avait il suggéré à l'issue d'une rencontre, à Bruxelles, avec le ministre d'Etat ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale, Ramtane Lamamra. M. Lamamra s'était réjoui lors de cette rencontre de la position de la Belgique par rapport à l'adhésion du Maroc à l'UA qu'elle considère comme "un changement fondamental de circonstances». «Je me réjouis que mon collègue Didier (Reynders) ait bien perçu cette admission du Maroc à l'UA où il s'assoit avec la République Arabe Sahraouie Démocratique (RASD) et l'Algérie et tous les autres», avait-il déclaré, soulignant que son homologue considère cette admission «un changement fondamental de circonstances qu'il faut positiver et à partir duquel il faut ouvrir des perspectives». Le chef de la diplomatie algérienne avait regretté, à l'occasion, l'approche de l'UE par rapport au Maghreb qui a été, a-t-il poursuivi, «jusque-là un petit peu distante et articulée beaucoup plus sur la coopération bilatérale avec chacun des pays maghrébins plutôt qu'avec un ensemble maghrébin, homogène, stable, qui règle ses problèmes politiques et qui évolue résolument vers la complémentarité et l'intégration». M. Lamamra avait considéré, de ce point de vue, la question du Sahara occidental «essentielle», exhortant l'Europe en tant que «géant économique» à être également «un géant politique» dans les relations internationales.