Washington mène des raids aériens sans précédent contre le groupe djihadiste, au risque de déstabiliser la coalition gouvernementale anti-houthistes. Les Etats-Unis ont mené, entre jeudi 2 et lundi 6 mars, plus de 40 frappes aériennes contre Al-Qaida dans la péninsule Arabique (AQPA), la branche de l'organisation au Yémen. Il s'agit de la plus intense série de bombardements depuis le début de l'intervention américaine dans ce pays, en 2002, marquant un net infléchissement opéré par l'administration Trump en matière de lutte contre le terrorisme. Un récent rapport de l'ONU y dénombrait trente raids pour l'ensemble de l'année 2016. Les avions et drones américains ont mené la moitié de ces attaques jeudi, dans un triangle de territoire reculé : des collines du sud du Yémen, où AQPA est profondément ancré, à la jonction des provinces de Chabwa, d'Abyane et de Baïda. Le Pentagone dit avoir ciblé des militants armés, des équipements et des infrastructures, des positions de combat et de l'armement lourd. Des sources tribales locales ont affirmé que des civils avaient été blessés – pour l'heure peu nombreux. Malgré ces frappes, les djihadistes ont mené deux attaques dimanche, tuant 11 soldats yéménites à Chaqra, sur la côte d'Abyane, et dans la province orientale de l'Hadramaout, selon des officiels yéménites.