La crise économique induite par la chute des prix de pétrole est omniprésente dans les programmes électoraux des candidats aux législatives du 4 mai. Les solutions proposées sont approximativement identiques à quelques nuances près. Ainsi, le parti du Front de libération nationale (FLN) plaide pour préserver le rôle de l'Etat dans la conduite du processus du développement, et appelle à adopter «une approche économique dans la gestion de l'économie nationale sur les plans de la réglementation, du contrôle, et du financement». Il appelle à attirer de nouveaux investissements avec des partenaires algériens et étrangers, «maintenir» et «renforcer» le soutien à l'investissement productif de biens et de services. Le FLN place le tourisme parmi les secteurs économiques importants en tant que porteur de nouvelles ressources financières et postes d'emploi. Sur le même chapitre, le Rassemblement nationale démocratique (RND) souhaite «l'accélération de la transition économique». Il milite pour un consensus national autour de cette transition dont il souligne l'urgence à travers notamment, la réforme bancaire, à partir d'un dialogue associant les partenaires économiques et sociaux ainsi que les partis politiques. Il rappelle que la chute des prix des hydrocarbures a «affecté le budget de l'Etat et ralenti le rythme des investissements». La priorité dans les marchés publics, selon le RND, devrait être donnée aux entreprises locales. Il estime qu'il faut obliger les entreprises étrangères qui exportent en Algérie à investir localement, sous peine de perdre l'accès au marché national. Le RND montre des réticences à l'ouverture du marché national et des zones de libre-échange qui existent déjà avec l'Union Européenne et le Monde arabe et souhaite le report de l'échéance de l'adhésion à l'OMC. Cette démarche est indispensable pour le parachèvement de la transition économique, estime encore le RND. Dans le même souci, le Parti des Travailleurs (PT) appelle à l'annulation des «mesures d'austérité et à empêcher le gouvernement de recourir aux emprunts extérieurs», affirmant que les «solutions existent» pour trouver des sources de financement du développement économique et social. Le PT insiste sur «le recouvrement» des impôts ainsi que sur le remboursement des crédits dits économiques «colossaux non remboursés». Il s'agit, pour le PT, de «récupérer l'argent de la collectivité nationale pour faire face à la chute du prix du baril». Le PT appelle, en outre, à criminaliser la fraude fiscale, la corruption et à la confiscation des fortunes mal acquises. Quant à l'Alliance du Mouvement de la Société de la paix (MSP) et Front de Changement (FC), ils soutiennent les mesures de rationalisation des dépenses publiques. Dans ce sens, le MSP s'engage à offrir un environnement «propice et encourageant» pour les investisseurs afin d'attirer les capitaux, plaidant également pour l'instauration de la finance islamique et la réforme de plusieurs secteurs dont les banques, les douanes, la fiscalité et l'administration. Le Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), insiste sur «l'urgence» de l'assainissement des finances publiques et sur une réforme structurelle «profonde» en confiant la politique industrielle à un panel d'experts pluridisciplinaires sous «l'autorité directe du Premier ministre issu de la majorité parlementaire», l'inscription de toute subvention dans le budget correspondant et l'évaluation des nombreux projets n'ayant pas atteint leurs objectifs socio-économiques.