La direction de la culture de la wilaya de Tizi Ouzou a honoré, dans la soirée de mercredi, «l'icône de la chanson Kabyle » en lui attribuant, à titre posthume, la médaille de mérite « El Athir » dans une cérémonie organisée au Théâtre régional « Kateb Yacine ». C'était à l'occasion de la journée nationale de l'artiste, dédiée cette année, pour reprendre la directrice de la dulture, Nabila Gouméziane, à un enfant digne des montagnes de Djurdjura qui a honoré avec sa sagesse, son génie, son parcours artistique, sa façon de faire, la culture kabyle et la culture algérienne en générale. Il s'agit, a indiqué Mme Gouméziane, de Noureddine Aït Slimane, poète, dramaturge, chroniqueur culturel et producteur d'émission radiophonique, toujours présent quand le devoir l'appelle et, inlassablement disponible quand il est sollicité, a-t-elle dit, saluant, au passage, l'ensemble des qui portent haut et fort la culture algérienne et qui contribuent au foisonnement culturel et au développement de notre société. Le 08 juin, journée nationale de l'artiste, est, a rappelé la Directrice de la Culture, une journée instaurée par l'Etat algérien en commémoration de l'anniversaire de la mort du chantre de la musique algérienne Ali Maâchi, lâchement assassiné le 08 juin 1958 par l'occupant français. « Ce rendez-vous important nous réunit chaque année pour rendre un vibrant hommage à l'ensemble des artistes algériens sans oublier les artistes malades en l'occurrence Nna Louiza, Helli Ali, Djamel Allam, Oukil Amar, Belkheir Mohand Akli et bien d'autres. Nous leur souhaitons un prompt rétablissement ainsi qu'à tous les artistes malades », a-t-elle poursuivi. Cette journée, a-t-elle poursuivi, habituellement marquée par la remise du prix « Ali-Maâchi » du Président de la République aux artistes, lauréats, en reconnaissance aux jeunes créateurs ayant contribué, aussi bien, par leur talent que par leur imaginaire et leur sensibilité, au développement et à l'enrichissement de l'art et de la vie culturelle en Algérie, coïncide avec la remise des médailles du mérite «El Athir et El Achir» aux hommes et femmes du savoir et de la culture. Tels, a encore indiqué Mme Gouméziane, l'écrivain Mouloud Mammeri, le poète Djamel Amrani, le réalisateur Hadj Rahim...etc, pour le mérite « Al Ethir» et, Abdelmadjid Messekoud, Aït Menguellet, Mohamed Lamari, Djoher Amhis, Saïd Mohamed Kaâbache, Akli Yahiaten...etc, pour celui de «El Achir». « Ce soir, c'est l'icône de la chanson Kabyle, cette grande figure emblématique de la wilaya de Tizi-Ouzou, Cherif Kheddam qui sera honoré ». La directrice de la Culture a, en outre, indiqué que près de 400 artistes ont, jusque-là, retiré leurs cartes professionnelles, saluant au passage le syndicat des artistes de la wilaya de Tizi Ouzou et le Conseil des arts et des lettres pour leur accompagnement et leur dévouement. « La Direction de la Culture, sous l'égide de Monsieur le Ministre de la Culture et de Monsieur le wali, continue son honorable mission d'enregistrer et de faciliter les démarches aux artistes de la wilaya afin d'acquérir la carte professionnelle », a encore rappelé Mme Gouméziane. Nourredine Aït Slimane est né le mercredi 22 mai 1963 à Mostaganem. Ses parents rejoignirent leur village natal Igharbiene dans la commune de Timizar N At Jenad dans la wilaya de Tizi Ouzou où il effectua ses études primaires de 1969 à 1975. Ses études le menèrent au collège technique de Djema Saharidj puis au lycée Chihani Bachir d'Azazga en 1979 où le surprirent les événements du printemps berbère d'avril 1980 en première année secondaire. En 1983, il entama des études de chimie à l'université de Bab Ezzouar (USTHB) qu'il délaissa une année après pour rejoindre l'ITA de Mostaganem pour la préparation d'un diplôme d'ingéniorat en agronomie qu'il abandonna aussi. Après ce parcours scolaire atypique, il opta pour la préparation d'un diplôme de professeur de langue anglaise a l'ITE de Tizi Ouzou, profession qu'il exerce de 1987 à ce jour. «Les événements du printemps 1980 et l'éveil identitaire collectif, l'engagèrent dans le combat pour la cause culturelle et identitaire», témoigne l'un de ses amis. En 1989, Nourredine Ait Slimane est membre fondateur de l'association culturelle Youcef Ou Kaci. Il devint membre de la troupe théâtrale Tachemlit de l'association, qui monta plusieurs spectacles. Il participa aux premiers festivals de poésie Si Mouh Ou Mhand en 1989 et Youcef Oukaci en 1990 où il fut primé. Dès lors, il prit part à la plupart des festivals de poésie d'expression amazighe, soit comme participant, organisateur ou membre de jury. En 2010, il anima un atelier de poésie à la radio Chaîne 2, intitulé «Taxelwit Imedyazen», puis «Akken Qaren Medden», une émission de poésie. En 2011, il fait son entrée à la radio de Tizi Ouzou où il anime une chronique culturelle «Awal d Aciri» et des émissions de poésie dont «Tazwayt n Tmedyazt», «Imzizlen» «Imedyazen» et récemment «A wi ddan d wi t-yifen». En tant que poète, il a reçu de nombreux prix dans plusieurs festivals comme celui de poésie Si Moh Ou Mhand en 1989, le Premier Prix au festival Youcef Oukaci en 1990. Par ailleurs, Nordine Ait Slimane est l'auteur de nombreuses pièces de théâtre comme «Aqcic d Uatar», «Domino», «Lakul», «Azebbal», «Mouh Ou Perpouche», «Mazal lxir ar zdzat», «Massinissa et Sophonisbe», «Ahitos». En tant que dramaturge, Nordine Ait Slimane a aussi reçu plusieurs distinctions comme le Prix du meilleur texte aux Journées théâtrales de l'association Tigjdit, le Prix du meilleur texte au Festival national du théâtre amazigh.