,L'intergroupe sur le Sahara occidental au Parlement européen a exprimé samedi sa solidarité avec les étudiants sahraouis détenus à Oudaya, condamnés à de lourdes peines de prison, exhortant la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini à agir pour que leurs droits soient respectés et les sentences prononcées à leur encontre «annulées». «En tant que membres du Parlement européen, nous exprimons notre solidarité avec le groupe des étudiants d'Oudaya et demandons votre intervention», ont écrit les députés européens Jytte Guteland, Paloma Lopez, Ivo Vajgl, Bodil Valero et Fabio Massimo Castaldo dans une lettre adressée à la haute représentante de l'UE pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité au nom de l'intergroupe sur le Sahara occidental. Ces eurodéputés ont appelé Mme Mogherini à intervenir pour que les sentences prononcées, le 6 juillet dernier, à l'encontre des 14 prisonniers politiques sahraouis connus sous le nom du groupe des «étudiants d'Oudaya», soient annulées car ils estiment que «le droit à un procès équitable n'a pas été respecté». L'intergroupe sur le Sahara occidental a demandé à Mogherini d'agir pour que des enquêtes sur les allégations de torture soient menées afin que les auteurs de tels actes soient tenus pour responsables. Les députés européens ont plaidé également pour le respect des droits fondamentaux de tous les prisonniers politiques sahraouis, appelant la délégation de l'UE à Rabat à aller à la rencontre de ces prisonniers et de surveiller toute procédure judiciaire future. Considérant qu'en vertu du droit international, le peuple sahraoui a un droit inaliénable à l'autodétermination, l'intergroupe sur le Sahara occidental a réclamé l'autorisation des étudiants sahraouis et des défenseurs des droits de l'homme à organiser des manifestations pacifiques pour leurs droits. Dans leur lettre à la chef de la diplomatie européenne, les eurodéputés ont regretté le report, à plusieurs reprises, du jugement de ce groupe d'étudiants sahraouis détenus à Oudaya (Marrakech), lesquels sont privés de liberté depuis mars 2016. «Ce groupe a passé plus de 501 jours en prison sans procès, en violation de la loi marocaine. Le procès a été reporté 12 fois avant de pouvoir commencer le 9 mai 2017», ont-ils rappelé, soulignant que les détenus n'ont cessé de dénoncer leur détention arbitraire et les mauvais traitements et abus dont ils sont victimes, sans que les autorités marocaines n'aient agi en conséquence. «Cette question a été soulevée à plusieurs reprises par l'UE dans le cadre de son dialogue politique avec le Maroc, mais sans résultats», ont-ils déploré, relevant que cette situation a suscité "beaucoup d'inquiétudes" concernant la violation des droits de l'homme par les autorités marocaines. Citant des observateurs internationaux, l'intergroupe sur le Sahara occidental a soutenu que les peines de 3 à 10 ans prononcés à l'encontre des étudiants sahraouis reposent sur des «aveux obtenus sous la torture» comme l'ont affirmé les accusés eux-mêmes. «Ces accusations n'ont pas fait l'objet d'une enquête, en violation flagrante de la Convention des Nations unies contre la torture, à laquelle le Maroc est partie», ont-ils souligné. Par ailleurs, l'intergroupe sur le Sahara occidental a relevé l' «indéniable» caractère politique du procès des étudiants sahraouis qui participaient activement à des manifestations pacifiques pour le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, des manifestations violemment réprimées par les autorités marocaines.