Les premières rides apparaissent déjà sur les frontons du futur stade de Tizi-Ouzou aux 50.000 places. Il se faisait vieux avant même sa naissance. Inscrit en 2005 et lancé en réalisation en 2010, sa mise en route s'est faite en fanfare en mars 2010. Deux années après son lancement, en 2012, la direction de la jeunesse et maître de l'ouvrage du projet, adresse une première mise en demeure au chef de file du groupement FCC Construction – Groupe ETRHB Haddad, titulaire du marché de réalisation de cette infrastructure de grande envergure. Une mise en demeure où il était fait état de plusieurs carences quant à l'avancement des travaux. Au fil des années, cette promesse de réception du stade vieillissait au rythme de l'état d'avancement du chantier. Les premiers arrêts s'affichaient pour cause d'intempéries. Agé aujourd'hui de 17 ans, ce stade s'essouffle, ne forme qu'une coupole vue depuis l'autoroute au niveau de Boukhalfa. 17 ans de patience, 17 ans de promesse, avec au registre, des dates de naissances qui défilaient. Elles ont défilé au rythme des chefs d'orchestres aux nationalités différentes. Le chantier fut confié à un groupement d'entreprises algéro-espagnol. FCC-Construction pour l'Espagne et ETRHB Haddad, pour l'Algérie. Premier couac : l'entreprise espagnole faisait face à des problèmes internes (difficulté d'approvisionnement du chantier en matériaux, lenteur de la cadence de travaux...) Conséquence : retrait du contrat. Après la résiliation de celui-ci, le chantier connaîtra un ralentissement dans sa vitesse de réalisation. L'effectif, passa alors de 400 ouvriers, à 120. Une entreprise turque, «MAPA Insaat», prend le contrôle de ce chantier avec «718 ouvriers et enregistre un taux d'avancement global de 45%, dont 35% pour le stade de football de 50 000 places, 50% pour le stade d'athlétisme et 25% pour le terrain de réplique, les aménagements extérieurs et les voiries et réseaux divers (VRD)». Le stade devait être réceptionné en avril 2014. Et en 2013, pour éviter un éventuel ratage inaugural, un renforcement en moyens humains fut annoncé. Objectif : Passer d'un niveau de réalisation de 14% à 23.6% en l'espace de deux mois, selon une évaluation de l'ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Mohamed Tahmi, lequel indiquera que «le projet sera l'un des meilleurs stades que l'Algérie aura construit ces dix dernières années». Le 20 avril 2016, Ould Ali, ministre de la Jeunesse et des Sports en visite à Tizi-Ouzou, a exhorté les responsables de l'entreprise réalisatrice de ce projet, d'accélérer les travaux afin que ce nouveau stade soit livré «pour la fin de cette année (2016) mais on préfère avancer la date des premiers mois de 2017». Des rallonges financières faramineuses avaient été accordées par les pouvoirs publics et le projet tirait à sa fin. «Du coup, la firme turque a mis en congé forcé tout son personnel algérien et a rapatrié ses propres cadres et ses ouvriers en Turquie, au début du Ramadhan, du fait que «les situations de paiement s'accumulaient», paraît-il, au «niveau du Trésor», faisait remarquer notre confrère de Liberté dans son édition de mardi. Et de s'interroger «Curieusement, de son côté, l'ETRHB-Haddad se plaint aussi de nombreuses situations restées impayées au niveau du Trésor et si les Turcs ont fini par reprendre timidement les travaux après l'Aïd», les buts sont encore loin. A quand le premier coup de sifflet de la première rencontre sur ce nouveau stade ? Cela reste une affaire de ces entreprises qui y travaillent...