Béjaïa aura vécu quatre journées au cœur d'une fournaise alimentée par au moins une vingtaine d'incendies, touchant plusieurs régions boisées de la vallée, mais aussi du Sahel et des côtes. Une chaleur torride relevant le mercure à son plus haut degré y a sévit, accompagné de fumées très épaisses et denses, qui n'ont pas quitté le chef-lieu et toutes les régions avoisinantes. Le calvaire aura été ressenti principalement là où les incendies se sont rapprochés des villages sifflant tout sur leurs passages, en dépit d'une résistance acharnée. En certains villages les flammes qui ont fait des incursions ont eu raison sur nombreuses maisonnées, des bêtes, des ruchers, des oliviers... Comme c'est le cas à Toudja et, à Tiouririne où les populations ont dû fuir de nuit la sauvagerie des flammes dévastatrices. Même cas pout Tizi n'Tifra où des villages ont dû être évacués... Même constat apocalyptique un peu partout à Adekar, Melbou, Amizour, Béni K'sila, Tasekriout, Tamridjt, Boukhelifa... et plus proche de la ville à Tala Hamza dont les fumées denses ont inondé le nouveau pôle de Sidi Ali Labhar, l'aéroport, l'université, toute la journée de jeudi. Les moyens déployés par la Protection civile et les forêts étaient sensiblement renforcées par des colonnes mobiles dont les éléments venaient des wilayas avoisinantes, elles mêmes sous les flammes tels que les cas de Jijel. A toutes ces forces s'étaient ralliées des populations qui s'étaient mobilisées jour et nuit dans une lutte inégale contre des flammes aidées par des vents favorables, Qu'il est quasiment impossible de combattre de front si ce n'est par méthode esquivée ou tactique traditionnelle, dont excellaient les villageois. En certaines régions déshéritées, faut-il le souligner, les populations se sont retrouvées seules face à ces enfers. Des incendies qui continuent pour autant de soulever des suspicions, qui seraient œuvre de criminels et pyromanes professionnels. En attendant des bilans qui ne peuvent on ne peut mieux qu'être catastrophiques, il convient de saluer les efforts considérables de la Protection civile, des services des forêts, de nombreux entrepreneurs, les APC qui ont mobilisé leurs moyens, sans oublier ces hommes et ces femmes qui ont dû refuser la fuite et préféré combattre pour sauver leurs demeures, leurs villages...et ont pu non pas au regard des moyens qui étaient insignifiants, mais de leur détermination, pu repousser un ennemi venu les anéantir, qu'ils ont vaincu.