Les capacités de production des entreprises industrielles et privées utilisent leurs valeurs en-dessous de 75% révèle une enquête menée par l'Office national des statistiques. La prospection a concerné 250 entreprises du secteur public et 254 du secteur privé, soit un échantillon révélateur de l'état des performances de notre outil de production, en une période de crise où la croissance devrait être à deux chiffres, en considération des potentialités dont regorge l'Algérie, hors exportations des ressources brutes pétrolières et gazières. Que notre industrie tourne au ralenti n'est pas un fait nouveau, notamment dans le secteur public qui a repris ses anciennes habitudes de nonchalance, de laxisme vis-à-vis de la performance assignée et d'inconscience se matérialisant par de quotidiennes fuites en avant, en observation des retards, des congés de complaisance, ou des abandons de postes de travail durant les horaires assignés à la besogne, mais ce qui est sidérant apparaissant dans cette enquête de l'ONS, est que le secteur privé ne fait pas mieux en termes de productivité, dans le but d'améliorer sa compétitivité, et par ricochet ses parts de bénéfices, préférant au demeurant vendre plus cher pour retomber sur les objectifs d'accroissement des profits. Sur le plan financier, 34% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 18% de ceux du privé touchés par l'enquête ont jugé «bon» l'état de leur trésorerie. Toutefois, les charges élevées et la rigidité des prix continuent d'influer sur l'état de la trésorerie, comme si les exonérations d'impôts, et les aides multiformes de l'Etat, notamment, celles ayant trait à la prise en charge partielle des salaires des employés nouvellement recrutés, et les rabais consentis par la CNAS ne compteraient que pour mettre des épinards dans son beurre. Les chefs d'entreprises ont cette fâcheuse faculté à croire que seule la hausse des prix est synonyme de croissance de leur outil de production, pour preuve, l'inflation galopante que vit le pays n'est pas étrangère à cette état d'esprit mercantiliste et défaitiste comme le démontre les ruptures d'approvisionnement en matières premières, concernant des filières presque exclusivement du secteur public, ayant entraîné «des arrêts de travail allant jusqu'à 29 jours pour plus de 89% du secteur étatique, et jusqu'à 10 jours pour près de 84% de ceux du privé, toujours selon les résultats de l'enquête de l'ONS. Pourtant, la demande n'est pas en hibernation pour les produits fabriqués localement puisqu'ils ont enregistré une hausse, particulièrement pour les Ismmee, l'agro-alimentaire et l'industrie du bois. Ainsi, près de 63% des chefs d'entreprises du secteur public et près de 21% de ceux du privé, particulièrement ceux des Ismmee, des textiles et des bois n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues. Bizarrement, ces contre-performances pour améliorer la croissance du pays sont imputées au manque d'effectif, ce qui supposerait que l'Algérie n'a pas de chômeurs et que les 10% de demandeurs d'emploi ne sont qu'une aberration des statisticiens.