L'activité industrielle poursuit sa tendance à la baisse pour le secteur public et se caractérise par une évolution positive pour le privé, selon l'enquête sur la situation et les perspectives dans l'industrie au troisième trimestre 2016 publiée par l'Office national des statistiques (ONS). Par secteur, la baisse concerne notamment l'activité des industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (Ismmee), de l'industrie chimique, des textiles et cuirs. L'activité des industries agroalimentaires renoue avec la hausse au cours du troisième trimestre 2016. L'activité industrielle des matériaux de construction poursuit également sa tendance à la hausse au cours de la même période. C'est le cas aussi de l'activité du bois et du papier. Celles des mines et carrières a enregistré une amélioration. Près de 46% des enquêtés du secteur public ont utilisé leurs capacités de production à moins de 75%, relève l'enquête d'opinion menée par l'ONS auprès de 514 entreprises industrielles (250 publiques et 264 privées). Le niveau d'approvisionnement en matières premières est inférieur à la demande exprimée pour près de 27% des concernés du secteur public et près de 13% de ceux du privé, ce qui a engendré des ruptures de stock à plus de 29% des premiers et à près de 5% des seconds. Ces ruptures de stock ont causé des arrêts de travail allant jusqu'à 29 jours pour la plupart des concernés du secteur public et à moins de 10 jours pour plus de 70% de ceux du privé. Plus de 28% des enquêtés du secteur public et près de 15% de ceux du privé ont connu des pannes d'électricité, conduisant à des arrêts de travail, allant jusqu'à 12 jours pour 44% des premiers et près de 47% des seconds. Avec la hausse des prix de vente, la demande en produits fabriqués enregistre une baisse selon l'opinion des industriels du secteur public, alors qu'elle marque une tendance haussière, selon ceux, du privé. Près de 30% des chefs d'entreprise du secteur privé n'ont pas satisfait toutes les commandes reçues et il subsiste des stocks de produits fabriqués de près de 76% des concernés du secteur public et plus de 87% de ceux du privé, situation jugée anormale par, respectivement, près de 68% et plus de 57% d'entre eux. Plus de 24% des industriels du secteur public déclarent avoir rencontré des problèmes de transport durant le trimestre en question. Concernant la main-d'œuvre, avec, principalement, l'augmentation du volume des commandes, "les effectifs poursuivent leur tendance à la hausse selon les chefs d'entreprise du secteur privé, alors qu'ils observent une baisse selon ceux du public", indique l'enquête. "Près de 77% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 90% de ceux du privé jugent le niveau de qualification du personnel suffisant. Néanmoins, plus de 45% des premiers et près de 54% des seconds déclarent avoir trouvé des difficultés à en recruter, notamment le personnel d'encadrement et de maîtrise", lit-on dans le document. Près de 66% des enquêtés du secteur public et plus de 54% de ceux du privé déclarent ne pas pouvoir produire davantage en embauchant du personnel supplémentaire. Quant à l'état de la trésorerie, il a été jugé "bon" par plus de 21% des chefs d'entreprise du secteur public et plus de 53% de ceux du privé. Toutefois, les charges élevées, l'allongement des délais de recouvrement des créances et le remboursement des emprunts continuent d'influer sur l'état de la trésorerie. Plus de 27% du potentiel de production du secteur public et plus de 76% de celui du privé ont recouru à des crédits bancaires et la majorité n'a pas trouvé de difficulté à les contracter. "Pour des raisons, essentiellement, de vétusté, selon les enquêtés du secteur public, et de surutilisation des équipements selon ceux du privé, plus de 70% des premiers et plus de 31% des seconds ont connu des pannes, engendrant des arrêts de travail, allant jusqu'à 13 jours pour la majorité des concernés du secteur privé et jusqu'à 30 jours pour près de 27% de ceux du public", relève l'enquête. 81% des chefs d'entreprise du secteur public ont procédé à des remises en marche de leurs équipements et plus de 79% de ceux du privé ont réalisé des extensions. Evoquant les perspectives, "pour le prochain trimestre et comparativement au précédent, les chefs d'entreprise des deux secteurs prévoient une hausse de l'activité, de la demande et des prix de vente. Contrairement aux industriels du secteur public, ceux du privé prévoient une baisse de leurs effectifs. La plupart des enquêtés envisagent de bonnes perspectives pour la trésorerie dans les trois prochains mois". Meziane Rabhi