Les Verts sont à nouveau sortis par la petite porte. Eliminés de la Coupe du monde 2018 sans gloire et dans la polémique après les écarts de conduite de certains joueurs. C'est à demander à quoi ça leur sert et ce qu'ils en tirent ? A priori, pas grand-chose. En tous les cas, ni sagesse, ni humilité, ni même respect de l'adversaire (pas plus que celui du maillot). Ce train de vie que mènent quelques joueurs une fois a Alger, aurait pu être circonscrit. On a préféré s'attarder pour mieux voir. Les conséquences s'alignent et les résultats s'affichent. La solution est vite trouvée, faire partir le sélectionneur sans attendre. Les défauts vites trouvés il ne reste qu'à les faire moudre et les semer afin que tout le monde accepte le changement. En gardant Alcaraz jusqu'à la fin des éliminatoires de la Coupe du monde 2018 le Bureau Fédéral de la FAF aurait-il joué sa meilleure carte ? Alcaraz réfléchira et prendra son temps avant de dévoiler la sienne. Ce scénario mis en place risquerait de compliquer les choses. Il est recruté pour la CAN 2019 et non pour ces trois matchs où il a échoué pour des raisons largement commentés par les experts et par ceux qui ne vivent que du football. On optant pour cette facette, la FAF semble chercher à éviter toute perte de temps et exposer sa stratégie, en l'occurrence (les changements de techniciens a chaque défaite devrait être révolus, particulièrement lorsqu'il s'agit de l'Equipe nationale) Oui, tout en reconnaissant qu'Alcaraz a une part de responsabilité dans les derniers échecs ayant conduit a l'élimination de la Coupe du monde 2018, le BF aurait-il tenu compte de la tourmente ayant secoué le groupe ? A-t-il fait une bonne analyse et surtout décrypter les causes réelles de cette dure élimination ? L'Equipe nationale n'est pas un petit club qui peut se permettre de changer de sélectionneurs à chaque défaite. Le président de la FAF l'avait bien déclaré lors de sa dernière conférence de presse animée à Oran. Pour Zetchi, il n'est pas facile de limoger un entraîneur, ajoutant qu'il est difficile de le juger après deux matchs seulement. Il s'est dit convaincu du CV du sélectionneur : «Je suis convaincu du CV de cet entraîneur, mais je ne le suis pas pour ce qui est des résultats des Verts. Ce serait se mentir si je disais le contraire. C'est pourquoi nous allons le laisser travailler jusqu'au match face au Nigeria.» Et d'ajouter : «On fera une analyse technique des résultats du coach, après le match face au Nigeria, avec les membres du BF, avant de prendre les décisions qui s'imposent.» Il estime que la stabilité est très importante pour la réussite et la récolte de bons résultats. Zetchi a cité l'exemple de Halilhodzic et de son maintien à la tête de la barre technique, après l'échec à la CAN- 2013. «Pourquoi cherche-t-on à limoger l'entraîneur après chaque défaite ? Pourquoi n'avions-nous pas limogé Halilhodzic, après la CAN d'Afrique Sud ? Je pense que la stabilité est très importante en football», a-t-il déclaré, avant d'ajouter : «Personnellement, je chercherai les solutions qui s'imposent, si je trouve qu'il n'est pas l'homme de la situation. J'étudierai ces solutions avec les membres du BF. Mais je refuse qu'on se précipite à le limoger, après seulement deux matchs.» Le Bosniaque, était très mal parti pour rebondir ensuite avec sa discipline que l'on connaît. Aujourd'hui, on assiste aux conséquences d'une indiscipline, une indiscipline ravageuse, une indiscipline qui déstabilise non seulement les joueurs mais également les gestionnaires du foot. C'est cette indiscipline qui a coupé les Verts d'un véritable élan populaire. Et surtout a généré un climat de quasi-suspicion autour du groupe qui s'est fissuré au fil des dernières années. Laisser Alcaraz, c'est lui signifier un avertissement, un avertissement qui le ferait très certainement secouer pour imposer son empreinte d'homme de la discipline. D'ailleurs, ce dimanche lors de la réunion du BF, Mohamed Maouche a proposé l'installation d'un entraîneur adjoint algérien dans le staff technique actuel. Proposition qui a trouvé écho auprès des autres membres pressants à l'image d'Oumamar, Ghouti et les autres qui ont tous exigé, dès lors, le départ de l'ancien coach de Grenade. L'autre décision est celle qui porte sur la désignation d'une commission chargée de l'équipe nationale qui sera présidée par Bachir Ould- Zemirli, composée de Rachid Gasmi, Ammar Bahloul et Mohamed Maouche. Sa mission consiste entre autres à choisir le futur entraîneur national, mais sera aussi responsable des résultats des Verts à l'avenir. Un goût de bricolage s'est fait sentir dans la salle où chacun tentait de faire imposer son idée qui s'éloignait de l'actualité. Le monde sportif, très attentif à cette décision, prie pour que l'Equipe nationale revienne sur son terrain, celui des victoires ; un optimisme semble aujourd'hui retrouver son oxygène. Il est évident que l'Espagnol veut rester. Il promet de faire redémarrer la machine afin de prouver ses compétences et c'est là qu'on jugera le sélectionneur : les deux prochaines sorties seraient pour lui le test de sa survie en Equipe nationale algérienne. Montrer qu'il sait prendre des décisions difficiles, celles que le public attend et réclame. Mais il faudrait bien comprendre que son dernier match devrait être celui contre le Nigeria.