Kheireddine Zetchi continue son apprentissage à la tête de la FAF et cumule erreur sur erreur. Elu président de la FAF le 21 mars 2017, il aura multiplié ses erreurs, ce qui fait perdre un temps précieux au football algérien. A son élection, le nouveau président de la FAF avait déclaré clairement qu'il ne travaillera pas en solo. Au contraire, il s'était engagé à travailler en concertation avec les membres du bureau fédéral. Par cette décision, Zetchi ne voulait pas refaire les mêmes erreurs que son prédécesseur, Mohamed Raouraoua, qui décidait sans consulter les membres du bureau fédéral. Toutefois, il s'est avéré que Zetchi est en train de faire pire que Raouraoua quand on sait qu'il décide sans prendre l'avis des membres du bureau fédéral. C'est le cas du recrutement du sélectionneur national, l'Espagnol Lucas Alcaraz. Il s'agit d'un choix et d'une décision personnels de Zetchi et donc de la première faute. L'erreur de prendre des décisions en solo est justifiée par une autre erreur commise par Zetchi. Il avait accepté de travailler avec des membres du bureau fédéral qu'il n'avait pas choisi. C'est sa deuxième erreur ! Etant un candidat à la présidence de la FAF, soutenu par le MJS, il avait composé avec ce dernier en acceptant qu'on lui impose des membres au sein du BF, alors qu'il devrait constituer sa propre équipe. Cette concession s'est répercutée sur les décisions qu'a prises le président de la FAF, lequel n'a pas jugé utile de consulter les membres du bureau fédéral dont certains ne relevaient pas de ses choix. Zetchi change d'attitude vis-à-vis d'Alcaraz Aujourd'hui, Zetchi tente de rectifier certaines de ses erreurs, notamment en ce qui concerne l'entraineur Alcaraz. Après l'avoir défendu bec et ongle en affirmant qu'il a été engagé pour la CAN-2019, dont les matches de qualification reprendront le mois de mars prochain, il a fait savoir qu'un sursis est accordé au technicien espagnol. Zetchi a indiqué que le bilan d'Alcaraz sera examiné après le match contre le Nigeria comptant pour la 6e et dernière journée des matches de qualification au Mondial-2018, soit après le mois de novembre. Il s'agit en fait d'un mea culpa de Zetchi qui a du mal à reconnaitre son erreur dans le choix d'Alcaraz. Le revirement de l'attitude du président de la FAF se confirme par l'ouverture d'un débat au sein du BF sur Alcaraz, alors qu'il avait ignoré ce même BF quand il avait pris la décision de choisir Alcaraz. L'autre erreur de Zetchi c'est d'avoir signifié à Alcaraz que son objectif consistait en la qualification à la CAN-2019, grillant les autres objectifs à savoir le Mondial-2018 et le CHAN de 2018. Cela explique l'insouciance d'Alcaraz après l'élimination du CHAN et du Mondial-2018. Zetchi aura commis l'erreur d'anticiper sur ces deux éliminations. On peut considérer qu'Alcaraz a été induit en erreur par Zetchi quand il ne lui a parlé que de la CAN-2019. L'autre grosse erreur de Zetchi c'est d'avoir dévoilé les noms des joueurs à écarter de la sélection nationale avant de multiplier ses déclarations pour expliquer et justifier les raison de ces évictions. Il aura ainsi failli à son statut de président de la FAF. En sa qualité de président de la fédération, Zetchi n'avait pas à communiquer les noms des joueurs évincés et encore moins de donner des explications. Il aura failli à l'obligation de réserve d'un président de fédération digne de ce nom ! Pis encore, Zetchi avait soutenu le gardien de but Wahab Rais M'Bolhi qui s'en était pris aux joueurs après les deux défaites contre la Zambie. Zetchi n'aura pas respecté son statut de président de tous les joueurs quand il a pris partie pour des joueurs contre d'autres, alors qu'il fallait les réunir et les sermonner ! Il avait commis l'erreur d'affirmer qu'il soutenait M'Bolhi. Ce n'est pas à travers des déclarations à la presse qu'il imposera son autorité à la FAF. Zetchi aurait pu se montrer autoritaire en sanctionnant Mahrez qui avait quitté le stage de l'équipe nationale pour aller négocier un éventuel transfert à l'insu de son club employeur, Leicester. A ce moment, Zetchi aurait été applaudi. Mais c'est le contraire qui s'est produit et Mahrez était revenu en sélection comme si de rien n'était. Ce n'est pas le cas de Leicester, dont les dirigeants sont des professionnels et avaient exigé des explications de la part de la FAF. Tikanouine, Kerbadj et le cumul de fonctions En même temps, Zetchi continue de subir les conséquences de ses choix individuels. Il avait engagé Fodil Tikanouine (73 ans) à la tête de la Direction technique nationale sans avoir consulté d'autres techniciens qui pouvaient être utiles pour le football algérien. Atteint par la limite d'âge, Tikanouine dont les connaissances n'ont pas été actualisées et mises à niveau, s'est avéré un choix calamiteux pour le FAF. Il a été limogé cinq mois après sa désignation à la tête de la DTN, considérée comme la colonne vertébrale du développement et de la formation dans le football. En désignant Tikanouine, Zetchi a fait perdre six mois au football algérien en matière de formation et de développement. L'autre grande erreur de Zetchi est d'avoir permis le cumul de fonctions aux membres du BF. Il est inadmissible que lui-même soit président de la FAF et en même temps président du Paradou AC. Idem pour Rebbouh Haddad qui est vice-président de la FAF et président de l'USMA, de même que Bachir Ould Zemirli qui occupe le poste de vice-président de la FAF et président du NAHD ! Le règlement et les lois de la République interdisent le cumul de fonctions pour les élus, mais Zetchi n'en a cure. Et ce n'est pas tout ! Zetchi a évincé un élu de la commission d'arbitrage pour nommer un membre désigné. Cet élu qui est membre du bureau fédéral n'est autre que l'ancien arbitre international, Messaoud Koussa. En ce sens, la présidence de la commission d'arbitrage devrait lui revenir en toute logique avec toutes ses prérogatives. Mais le président de la FAF a fait pire que son prédécesseur en confiant la désignation des arbitres des matches de championnat à un membre qui ne fait pas partie du bureau fédéral. Ces erreurs ont été aggravées par les différends entre Zetchi et le président de la Ligue de football professionnel, Mahfoud Kerbadj. Zetchi s'est acharné sur Kerbadj qu'il considère comme un proche de Raouraoua. Le président de la FAF s'attaque à tous ceux qui sont soupçonnés d'être des proches de Raouraoua en perdant quelquefois la raison. Le pire est à venir pour cette FAF qui a pris un faux départ.