Des coups de feu ont été tirés sur une foule lors d'un concert en plein air. Le suspect a tué au moins 59 personnes et fait des centaines de blessés. Un homme a ouvert le feu sur une foule venue assister à un concert en plein air, dimanche 1er octobre au soir (lundi matin en France) à Las Vegas, dans l'ouest des Etats-Unis, faisant au moins 59 morts et des centaines de blessés. Les circonstances de cette fusillade restent floues et les motivations du tireur sont encore inconnues, mais le bilan en fait d'ores et déjà la fusillade la plus meurtrière de l'histoire des Etats-Unis. Que s'est-il passé ? Plus de 22 000 personnes assistaient dimanche soir au festival de musique country Route 91 Harvest, en plein air. A la fin du concert, en plein milieu d'une chanson de Jason Aldean, un homme a soudain commencé à tirer des coups de feu d'une chambre située au 32e étage de l'hôtel-casino Mandalay Bay, situé sur Las Vegas Boulevard, près de la manifestation culturelle. La police s'est alors déployée en nombre pour arrêter le suspect après que des témoins avaient fait état de coups de feu tirés de l'hôtel. Las Vegas Boulevard, l'une des plus grandes artères de la ville, a été fermé par la police pendant plusieurs heures. Au moins 59 morts et des centaines de blessés La fusillade a fait au moins 59 morts, et 527 blessés, selon un dernier bilan du shérif du comté, Joseph Lombardo. Un premier bilan faisait état de 20 morts et d'une centaine de blessés. Toujours selon le shérif, plusieurs policiers présents au concert pourraient figurer parmi les morts, dont deux qui n'étaient pas en service. Ce dernier a également dit que dix fusils avaient été retrouvés dans la chambre louée par le tireur. Il a également demandé aux témoins de transmettre toute vidéo et toute information au FBI. Le tireur s'est tué avant l'arrivée de la police, a fait savoir le shérif. Ce dernier avait auparavant dit que la police de Las Vegas l'avait «neutralisé», en faisant notamment exploser la porte de sa chambre d'hôtel. «A ce stade», la police ne pense pas qu'il y ait d'autre tireur. L'individu repéré au 32e étage de l'hôtel Mandalay était un habitant de la ville, identifié comme étant Stephen Paddock, 64 ans, originaire de Mesquite, dans le Nevada. Il n'a pas d'antécédent connu de la police. Chez Stephen Paddock, à Mesquite, à 120 kilomètres de Las Vegas, les enquêteurs ont retrouvé « plus de 18 armes à feu supplémentaires, des explosifs et plusieurs milliers de munitions, ainsi que des appareils électroniques que nous étudions en ce moment ». Revendication de l'Etat islamique L'agence Aamaq a revendiqué dans un premier communiqué l'attaque de Las Vegas avec sa phraséologie habituelle, évoquant « un soldat de l'EI qui a répondu aux appels à viser des citoyens des Etats de la coalition qui combat l'Etat islamique ». Elle s'est curieusement sentie obligée de préciser — chose inhabituelle — quelques minutes plus tard que « l'auteur de l'opération s'était converti à l'islam il y a quelques mois». Cependant, le shérif, ainsi que le FBI, ont fait savoir qu'il n'existait aucun lien avéré entre le tireur et l'EI. Le profil de Stephen Paddock ne correspond pas, a priori, au profil habituel des terroristes de l'organisation djihadiste. Ces derniers mois, l'EI a en outre revendiqué plusieurs attaques, sans que la police trouve aucun lien avéré avec les assaillants. Jusqu'à ces deux dernières années, l'Etat islamique a toujours voulu renvoyer l'image d'une organisation qui ne revendique que les opérations qu'elle commet ou inspire, notamment par son agence de propagande Aamaq, qui avait à l'époque pris l'habitude de fournir des « preuves » (testaments, vidéos). Si beaucoup de revendications d'Aamaq ont été confirmées, ce n'est plus le cas depuis l'attaque de Nice, le 14 juillet 2016 — première action revendiquée par les djihadistes sans qu'ils apportent la moindre preuve pouvant corroborer leurs dires. La compagne du tireur interrogée La compagne du tueur, auparavant recherchée par la police, a été interrogée. Les autorités disent qu'elle n'est pas impliquée dans la fusillade. La police continue à rechercher un véhicule Hyundai Tucson immatriculé dans le Nevada 114 B40. Les enquêteurs n'ont pour l'heure avancé aucun motif de l'attaque. La police fédérale va être associée à l'enquête, ce qui est l'usage pour ce genre de fusillades, qui se produisent assez fréquemment aux Etats-Unis. «On a pensé que c'étaient des pétards» Des centaines de personnes ont évacué en courant le lieu du concert, à côté de l'hôtel-casino Mandalay, où était posté le tireur. «Ça a commencé comme un bruit de verre brisé. On a regardé autour de nous pour savoir ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, on a entendu "pop-pop-pop-pop". On a pensé que c'étaient des feux d'artifice ou des pétards. Et puis, on a pris conscience que ce n'était pas ça, que c'étaient des coups de feu», a raconté une spectatrice à la chaîne CNN.