L'appel à la participation des électeurs au renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilayas fait partie du discours de campagne électorale des candidats et des dirigeants des partis politiques engagés dans le scrutin du 23 novembre. Cette première semaine de campagne a été marquée, en effet, par des appels aux électeurs à exercer le pouvoir souverain de choisir leurs représentants au sein des Assemblées élues, à une participation massive au scrutin et au rejet du boycott, la volonté populaire devant impérativement s'exprimer par l'acte de voter. Ainsi, le secrétaire général du parti du Front de libération nationale (FLN, 1ere force politique à l'APN avec 164 sièges), Djamel Ould Abbès, a exhorté les électeurs à se rendre en masse aux urnes, soulignant qu'une «Algérie forte implique l'édification d'institutions fortes et proches du citoyen». «Les critiques et les dénonciations ne servent à rien, ce qui, réellement, peut changer la situation c'est l'acte de voter», a observé le président du Mouvement de la société de la paix (MSP, troisième force politique à l'APN avec 33 sièges), Abdelmadjid Menasra. Autres thèmes qui reviennent dans le discours électoral des leaders des partis politiques : La nécessité d'élargir les prérogatives de l'élu au niveau des APC et APW) et la décentralisation de la prise de décision dans la gestion de tout ce qui concerne les affaires locales, se détachent. Dans ce sens, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND, 2ème force politique à l'APN avec 100 sièges), Ahmed Ouyahia, a estimé nécessaire la révision de certaines dispositions du code de la commune et de la wilaya «afin d'améliorer la gestion des collectivités locales», qu'il a considéré comme des «parlements locaux». Les interventions n'ont pas uniquement porté sur un renforcement des prérogatives de l'élu pour une gestion plus efficace des APC et APW, mais, également, sur un rééquilibrage des prérogatives des élus et de celles de l'administration. «Il est nécessaire, aujourd'hui, de restituer les prérogatives à l'élu local et de mettre fin à l'intervention de l'administration pour lui permettre d'assumer comme il le faut ses missions et de manière conforme aux aspirations des citoyens», a plaidé le président du Mouvement populaire algérien (MPA, 13 sièges à l'APN, membre de la majorité présidentielle), Amara Benyounès, qui a appelé à l'activation du rôle des assemblées locales. Le secrétaire général de l'Alliance nationale républicaine (ANR, 6 sièges), Belkacem Sahli, s'est prononcé, pour sa part, en faveur d'une décentralisation «progressive» et «équilibrée», estimant, qu'il était «impératif» de trouver un équilibre entre deux souverainetés, à savoir celle du mandat électif et populaire et celle de l'administration et des commis de l'Etat. Le président du MSP, Abdelmadjid Menasra, et le président du Front El-Moustakbal (14 sièges à l'APN), Abdelaziz Belaid, ont appelé à la suppression de la «tutelle» de l'administration sur les assemblées locales.